de LALANDEGrand musicien français, surnommé le « Lully Latin » Michel-Richard De Lalande incarne le Baroque français dans ses morceaux au violon et à l’orgue. Compositeur, il est connu essentiellement pour son œuvre sacrée, faite de motets pour la messe du roi soleil, inspirés de textes latins tirés des Psaumes. Devenant maître du grand motet, sa renommée sera encore grande jusqu’à la Révolution. Mais il crée également des divertissements comme les ballets, les pastorales.

 

Biographie de Michel-Richard De Lalande

Michel-Richard De Lalande est né le 15 décembre 1657 ayant quatorze frères et sœurs avant lui. Son père étant maître tailleur à la paroisse de Saint Germain l’Auxerrois, à dix ans il va y chanter dans les chœurs dirigé par François Chaperon, tout en apprenant les lettres. Pratiquant le violon en 1672, il a le regret de ne pas être admis à l’Académie de Musique de Lully. Il devient alors organiste et se produit dans quatre églises de Paris entre 1670-1680 : Saint Germain où il assure l’intérim de François Couperin jusqu’en 1686, Petit Saint Antoine, Saint Paul et en 1682 Saint Jean de Grève.

delalande portraitLa chance tourne et François Chaperon l’appelle pour participer aux Leçons de Ténèbres de la Semaine Sainte en 1680. En même temps, il est professeur de clavecin chez le maréchal de Noailles et instruit aussi des princesses comme Madame de Montespan, Mademoiselle de Nantes, Mademoiselle de Blois. Estimé par le roi, il créé ses premières musiques profanes pour les divertissements de la Cour. Il devient sous-maître par quartier à la chapelle royale en 1683, et y fait toute sa carrière, obtenant les seconds, troisième et quatrième quartiers tous les dix ans jusqu’en 1714.

Marié en 1684 à Anne Rebel, il succède à Lully au titre de premier musicien de la Cour en 1685 et compose l’Epithalame pour le mariage du duc de Bourbon et de Melle de Nantes. Lors du carnaval de 1686, il supplante Lully avec son Ballet de la Jeunesse. Compositeur de la chambre en 1690, il est enfin reconnu et obtient la charge très prisée de Surintendant de la musique de chambre de 1689 à 1719.

Il perd ses deux filles en 1711 et son épouse en 1722. La même année, le Régent lui offre l’ordre de Saint Michel. Il se remarie en 1723 avec Marie Louise Cury, fille d’un chirurgien des Conty mais meurt trois ans plus tard le 18 juin 1726 à Versailles. Sa dernière fille assurera la survie de ses œuvres en faisant éditer ses motets accompagnés d’une biographie rédigée par Colin de Blamont.

Les œuvre de De Lalande

Toutes ses compositions sont répertoriées dans trois manuscrits : celui de Philidor en 1689 demandé par Louis XIV, une édition gravée réalisée après sa mort par sa deuxième épouse, un manuscrit de Cauvin établi en 1742 avec une quarantaine de motets.

La musique sacrée est la partie la plus importante de son œuvre. De Lalande a composé environ 75 motets parmi lesquels le Beati quorum grâce auquel il est devenu sous-maître de la chapelle en 1683, le Te deum en 1684 le plus joué de son vivant, le Miserere en 1687, enfin le célèbre De profundis en 1689 et la fameuse 3è Leçon de Ténèbres des mercredi, jeudi et vendredi saints. En 1770, ses motets avaient été joué plus de 600 fois à l’occasion des Concerts Spirituels.

A côté de la musique religieuse, il s’est essayé à la musique profane en composant des symphonies, des ballets, des œuvres divertissantes et légères, parmi lesquelles les Symphonies pour les soupers du roi – suite de danses tirées des opéras à la mode, La Sérénade en 1682, les Fontaines de Versailles et le Concert d’Esculape en 1683, le Ballet de la Jeunesse et l’Amour fléchi par la constance.

Colin de Blamont parlait de son maître en ces mots : « Le grand mérite de M. De la Lande consistoit dans un merveilleux tour de chant, un précieux choix d’harmonie, une noble expression, faisant toujours valoir les paroles qu’il avoit à traiter, en rendant le sens véritable… Icy , savant et profond, là simple et naturel, il faisoit toute son étude et mettoit toute son application à toucher l’âme par la richesse de l’expression, et des vives peintures… » 

Pour aller plus loin

Michel Richard Delalande – Norbert Dufourcq. Editions Picard, 2000.

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