logo_BeauxArtsAprès deux ans de fermetures et quatre ans de travaux, l'ancien musée de l’Évêché de Limoges s'offre de nouveau à la visite dans un cadre complétement nouveau. Les bureaux ont été retirés de l'étage, le sous-sol a été totalement aménagé ce qui a permis de doubler la surface d'exposition, faisant de ce nouveaux musée des Beaux Arts de Limoges un magnifique ouvrage pouvant désormais accueillir dans les meilleurs conditions toute la richesse des collections. À l'occasion de cette restructuration complète, il a été décidé de changer le nom du musée pour qu'il n'y ait pas de confusion puisque auparavant on aurait pu penser qu'il contenait essentiellement des objets d'art sacré.


L’Égypte

Ce musée possède quatre collections permanentes dont l'accès est entièrement gratuit ce qui a le mérite d'être souligné. Cela permet au plus grand nombre de le fréquenter mais aussi d'y passer autant de temps qu'on peut le souhaiter. Seul les visites commentées sont payantes. On peut donc découvrir à la fois seul ou encadré la collection égyptienne, l'histoire de Limoges, les Beaux Arts et les émaux. La première nous permet une immersion dans l’Égypte ancienne depuis environ 3000 av. J.-C. jusqu'à l'époque romaine. L'essentiel de cette collection a été remise par un industriel du XIXe siècle à sa mort. La mairie a acquis d'autres pièces à la faveur de ventes et la collection a été complété de dépôts du musée du Louvre, faisant de cette galerie égyptienne une des dix premières de France avec près de 2000 objets.

sarcophage_diret_or_irouPlacée dans les sous sols, avec un éclairage tamisé du meilleur effet. Il est également possible d'y voir des tissus coptes, broderies typiques du costume depuis le IVe siècle de notre ère jusqu'au IXe siècle. On retiendra également le sarcophage d'Iret Or Irou du VIIe siècle av. J.-C., les modèles (maquettes de bois accompagnant les défunts dans leur ultime voyage), des masques funéraires, de nombreuses amulettes représentant des dieux... Tous ceux touchés par l'égyptomanie seront comblés.

L'histoire de Limoges

Dans ce sous sol on poursuit la visite avec l'histoire de Limoges qui cours de l'époque celtique jusqu'au XXe siècle. Elle est émaillée de huit maquettes représentant la ville au cours des siècles, fantastiques supports permettant de se représenter précisément les évolutions de l'urbanisme sur le site. Les pièces archéologiques de l'époque celtes ne sont pas très nombreuses, Limoges n'étant pas construite avant l'époque romaine mais nous pouvons voir tout de même des haches de l'âge du bronze et des clous servant à relier les poutres du murus gallicus. On peut y voir des inscriptions, dont une applique de fontaine du premier tiers du Ier siècle de notre ère dédiée par un vergobret, haut magistrat d'origine celtique. On peut également voir d'autres maquettes comme celle des thermes des Jacobins, l'amphithéâtre, la domus des Nones de Mars. Parmi les fresques, les poteries sigillées, les monnaies, on peut déambuler en appréciant le cadre historique du lieu et l'intimité conférée par ce sous sol pittoresque et restauré avec des méthodes traditionnelles.

En pénétrant dans le monde médiéval on peut être surpris de trouver trois exemplaires de chaussures datant approximativement des X-XIIIe siècles et parvenues dans relatif bon état jusqu'à nous. Pour ce Moyen Âge de Limoges on remarque surtout une profusion de reliefs sculptés, comme ceux de l'abbaye Ste Marie de la Règle datant de l'époque romane (ici XIIe siècle), ou plus tardifs, un gisant de belle taille en calcaire. En sortant de cette époque on pénètre dans une salle concernant l'époque moderne, une époque de crise puis de renaissance pour Limoges, avec le travail des Grands Intendants royaux. Turgot en est le plus illustre représentant et les plans de la ville présent permettent de se représenter l'ampleur des bouleversements. Il est également à l'origine de l'industrie de la porcelaine à Limoges. Par la suite, l'époque contemporaine est marquée par les années 1850-1860 correspondant à la connexion de la ville au réseau ferré français, à son développement industriel, à des travaux d'urbanisme... Le début du XXe siècle, marqué par l'année 1914 sur un plan où l'on peut mesurer facilement l'incroyable développement de la ville de Limoges au sortir du XIXe siècle.

Beaux Arts et émaux

visuel-email-limogesOr il reste encore deux collections à visiter dans l'immensité de ce nouveau musée. Au rez de chaussé la collection des Beaux-Arts est assez significative avec des tableaux de Renoir, Suzanne Valadon, Armand Guillaumin, Suzanne Lalique, Jacques Stella... De très belles œuvres, diverses et s'étalant dans la chronologie depuis le XIVe siècle jusqu'à nos jours. Le musée compte également des sculptures de Simone Boisecq assez captivantes. Reste à l'étage l'immense collection des émaux. On débute avec les émaux champlevé du XIIe siècle, correspondant à la genèse de ce travail à Limoges. On y voit surtout des objets servant au culte catholique (châsses, reliquaires, encensoirs, pyxides, crosses d'évêques...). Or cet art si florissant s'interrompt avec la guerre de Cent Ans avant de renaitre sous influence probable de la Flandre à la fin du XVe siècle avec la technique des émaux peints.

Les émaux du XVIe siècle sont les plus nombreux et se diffusent alors toute la chrétienté. Le musée rassemble des pièces de différents grands émailleurs d'alors comme Léonard Limosin, Pierre Courteys, Colin Nouailher... Ce fut le second apogée avant une déprise très nette aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le retour de l'émail se fit ensuite avec des hommes du XIXe siècles qui redécouvrirent les travaux de leurs devanciers et replacèrent Limoges dans la production d'émaux d'art, technique encore si significative dans la ville de nos jours. D'ailleurs certains émailleurs locaux comme Léa Sham's ou Pierre Christel ont certaines de leurs œuvres exposées dans l'ancienne bibliothèque du palais épiscopal. Une grande richesse de collection s'offre donc au public, sur trois niveau et sur près de 3000 m² d'exposition.

Redécouvrir Limoges

Musee-des-beaux-arts-de-limogesLe musée municipal revêt donc un intérêt bien supérieur à ce qu'il était auparavant. La densité de ses collections, comme celle de ses émaux ne se retrouve que dans les plus grands musées du monde ; est-il besoin de signaler que l'on retrouve des émaux de Limoges au Louvre, à Londres ou à New-York ? Leur patrie d'origine possède désormais un écrin à leur mesure, accueillant avec le même éclat les autres collections. L'entrée est gratuite ce qui est un argument de poids pour susciter la curiosité. Des expositions temporaires viennent compléter les collections permanentes, elles-mêmes étant tournantes, tant les fonds du musées sont riches. Le musée propose également des visites guidées, soit sur toutes les collections, soit sur des points précis. Il existe également des visites adaptées aux enfants, aux groupes scolaires, aux mal et non voyants... Une grande diversité de services qui vous permettront d'apprécier ce nouveau musée au maximum.

Pour plus de renseignement sur les tarifs il suffit de prendre contact avec les bureaux de l'administration du musée via leur site internet.

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