Au XIXe siècle, les allemands l'appelaient le "Grande Guerre" : la guerre de Trente Ans est un conflit majeur de l'Europe moderne. De nouvelles approches et des sources récemment découvertes apportent un nouvel éclairage sur cette longue guerre qui a opposées les principales puissances européennes, mettant le Saint Empire Germanique à feu et à sang.
Cette autre « Grande Guerre » ravagea le subcontinent pendant trente interminables années, entre 1618 et 1648. Elle a durablement traumatisé les populations de l’Europe médiane, dont la mémoire a conservé les villes dévastées et les villages martyrs. La France, elle, l’avait un peu oublié (sauf en Lorraine, alors terre d’Empire), sans doute parce que les opérations ne se sont qu’exceptionnellement déroulées sur le sol français. On la redécouvre aujourd’hui dans toute son actualité.
De ce conflit en effet l’Europe sortit transformée. L’étincelle surgit en Bohême, il y a tout juste quatre cents ans, lorsque des représentants de l’empereur catholique sont proprement précipités, le 23 mai 1618, des fenêtres du château de Prague, par des protestants bien décidés à défendre leurs lieux de culte. La guerre gardera cette dimension d’affrontement religieux : l’icône mutilée par le très calviniste Ferdinand V sera pour les Habsbourg un efficace instrument de ralliement à la bataille de la Montagne Blanche.
Mais l’incendie qui, par le jeu des alliances, se propage jusqu’à Stockholm, Londres ou Madrid prend vite l’allure d’un affrontement dynastique. Richelieu, cardinal-ministre, n’hésite pas longtemps avant de s’engager aux côtés des protestants : il s’agit bien d’abattre la puissance espagnole et, au- delà, les Habsbourg de Vienne.
1618-1648, la guerre de Trente Ans : Enquête sur une catastrophe européenne. L'histoire, décembre 2018. En kiosque et sur abonnement.