Janvier 1940, un hiver glacial balaie l’Europe. Depuis l’écrasement de
Présentation éditoriale de l'ouvrage
Le destin de
C’est l’abîme, l’étrange défaite.
A travers le récit de ces douze mois tragiques, Max Gallo fait entendre les voix de tous les acteurs de l’histoire. Ces généraux français enfermés dans leur passé. Ces hommes politiques profitant de la défaite pour régler leurs vieux comptes. Hitler qui jubile, Rommel qui fonce avec ses panzers. Le maréchal Pétain, pourtant appelé comme un sauveur, qui sollicite l’armistice.
L’abîme. Et pourtant l’espérance lève, au creux même du désastre. Les cadets de Saumur se battent pour l’honneur alors que tout s’effondre. Le Général de Gaulle clame le 18 juin : « La flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre. » Et puis il y a Churchill, rageuse incarnation de la détermination anglaise, qui exhorte au combat et relève tous les courages.
L’Histoire est là, vivante, et ses témoins renaissent sous la plume vibrante de Max Gallo. Un récit comme un tour de force, sombre et éblouissant.
La chronique d'un désastre annoncé
Avec son style inimitable, Max Gallo tient la chronique de ces douze mois qui ont fait basculer le destin de
Contre Paul Reynaud, celui qui aurait pu être le Churchill français, mais qui s’entoure de défaitistes et de partisans de l’armistice qui préparent depuis bien longtemps leur accession au pouvoir. Contre les généraux français, tels Gamelin, qui ignorent avec dédain le rôle des divisions blindées ou de l'aviation de bombardement. Contre ces partisans de l’ordre, tel Weygand, qui ne cessent d’annoncer l’imminence d’une révolution bolchévique qui n’arrivera jamais… Tout le monde en prend pour son grade.
Inaudibles pour les autres, il y a ceux qui du haut de la vigie sonnent le tocsin. Il y a Churchill, qui lucide, annonce dès le lendemain des accords de Munich « Ils ont choisis le déshonneur pour éviter la guerre, ils auront le déshonneur et la guerre ». De Gaulle qui dès 1937, fustige les responsables politiques qui permettent à Hitler de reconstituer dans un esprit de revanche une force militaire forte et moderne, constate que
Mais rien ne peut empêcher l’impensable de se produire, et le 10 mai 1940, le destin de
Soyons clair, à la différence de précédents ouvrages sur le même thème, comme « l’impardonnable défaite » de Claude Quétel, il ne s’agit pas la d’un travail d’historien –ce livre ne comporte aucune note ou citation- mais bien d’une chronique de ces douze mois de 1940, qui est ici tenue tel un feuilleton par un Max Gallo plus romancier érudit qu’historien. Et avec son talent, Max Gallo exprime fort bien la rage et l’incompréhension que l’on peut ressentir encore aujourd’hui face à ce désastre maintes fois annoncé.
Max Gallo, 1940, de l'abîme à l'espérance. Editions XO, mars 2010.