Hammurabi, un monarque avisé
Hammurabi (ou Hammourabi) était un souverain babylonien qui a régné au XVIIIe siècle avant notre ère. Après avoir unifié ses conquêtes sous un gouvernement central à Babylone, Hammourabi consacre ses forces à protéger ses frontières et à favoriser la prospérité intérieure de son empire. Durant son long règne, il supervise la navigation, l’irrigation, l’agriculture, la collecte des impôts et la construction de nombreux temples et d’édifices divers.
Chef militaire et administrateur couronné de succès, Hammourabi est également l’instigateur d’un recueil de lois gouvernant la vie à Babylone. Ce texte, connu sous le nom de Code d’Hammourabi, a exercé une influence considérable sur l’Orient ancien.
Le Code d'Hammurabi
A l’initiative du roi de Babylone Hammurabi, un monument est réalisé en basalte noir vers 1750 av. J.-C. Placé dans le temple de Sippar, ville située au nord de Babylone, il fut déplacé ensuite en Iran dans les années 1200 av. J.-C. et Jacques de Morgan le découvre à Suse en décembre 1901, brisé en trois morceaux. Cette stèle de deux mètres vingt-cinq de haut fut reconstituée sans laisser de traces importantes des dégâts.
D’origine mésopotamienne, la stèle fut gravée de deux cent quatre vingt deux articles, sous forme de code, dans le but d’homogénéiser le royaume. Ces écritures cunéiformes en langue akkadienne sont regroupées en trois parties :
- un historique de la vie et du rôle du roi avec son précepte « faire en sorte que le fort n’opprime pas le faible »,
- puis une série de lois écrites dans un langage simple afin que tout son peuple comprenne, concernant la justice, la sagesse, les règles de la vie courante des familles – statut de la femme, règles du mariage, du divorce, adultère, inceste, enfants, héritage - le fonctionnement économique comme le coût des prestations de médecins ou encore la gestion dans le domaine agricole car le roi attachait une grande importance à l’entretien des canaux servant au transport de marchandises, les salaires des différentes catégories de personnes, les responsabilités professionnelles, les règles de la vie religieuse. Pour les peines encourues pour vols, délits et crimes divers (la loi du Talion), les textes sont écrits d’une manière dissuasive « si un individu a fait telle action, il lui arrivera telle chose » !
- enfin un épilogue résumant l’œuvre du roi au niveau de la justice, ainsi que le bilan de son prestigieux règne. Le roi fut d’ailleurs appelé « roi des quatre régions », titre impérial signifiant roi de l’univers, et l’un des plus prestigieux de l’ancienne Mésopotamie.
Ce code n’est pas une simple liste de lois et règles à respecter, il se veut un modèle idéal de sagesse et d’équité pour les générations futures. En effet, les écoles de scribes s’en servirent pendant plus de mille ans.
Bibliographie
- Le Code de Hammurabi, de Béatrice André-Salvini. Editions Somogy, 2016.
- Hammu-Rabi de Babylone, de Dominique Charpin. PUF, 2003.