Mata Hari, danseuse exotique
Née en août 1876 en Hollande, Mata Hari, de son vrai nom Margaretha Geertruida Zelle, doit faire face durant sa jeunesse à la faillite de son père. Offrant son cœur à un jeune officier hollandais, elle part sur l’île de Java, qui est alors une colonie hollandaise. C’est ici qu’elle prend le nom de Mata Hari, signifiant dans la langue locale, le « soleil », ou plus métaphoriquement « l’œil du jour », et est initiée à la danse orientale Lassée rapidement par la vie javanaise et traumatisée par la mort de son fils, elle décide de retourner sur le Vieux Continent, où elle se sépare de son mari.
L’agent H21 : une espionne au service de l’Allemagne
Août 1914 : la guerre éclate. Mata Hari se trouve alors à Berlin, dans une situation financière bien délicate. Elle retourne aux Pays-Bas, pays non engagé dans le conflit. Un officier de renseignement allemand vient à sa rencontre, lui proposant de devenir, après une petite formation, espionne au compte de l’Allemagne. Démunie, elle ne peut qu’accepter cette mission qui lui offre la possibilité d’infiltrer le monde politique et militaire.
Mata Hari, dont le nom de code est l’agent H21, est d’abord, en 1916, envoyée à Paris, où elle multiplie les conquêtes - notamment parmi les officiers dont elle se dit fascinée - et tombe même amoureuse d’un jeune officier russe, Vadim Masloff. Ses pérégrinations au côté de ce jeune Vadim Masloff l’amènent à rencontrer le Capitaine Ladoux, chef du 5ème bureau de l’Etat-Major, autrement dit du contre-espionnage, qui avait déjà repéré ses activités d’espionnage et désire faire d’elle un agent double : Mata Hari accepte.
« Qui trop embrasse mal étreint »
En rentrant en France, Mata Hari est suivi de très près par les services du contre espionnage français, qui ne veulent pas se laisser berner par l’espionne hollandaise. Le 13 Février 1917, elle est finalement arrêtée. Une enquête est confiée au capitaine Bouchardon, qui rassemble les pièces à conviction - notamment des preuves de versement d’argent par l’Allemagne - et mène les interrogatoires. Cette fois-ci, Mata Hari ne parvient pas à séduire l’officier : au contraire même, elle apparait impuissante et ne peut qu’avouer. Pour l’argent, Mata Hari a voulu berner deux services de renseignement. Elle n’a en effet jamais été une véritable espionne, ne fournissant aucune véritable information aux services qui l’employaient.
Excécution et postérité de Mata Hari
Plusieurs adaptations cinématographiques, biographies et jeux-vidéo ont été réalisés à partir de la vie de Mata Hari, contribuant à ancrer durablement le nom de cette espionne dans les consciences. Héroïne récgulière sur les grands et petis écrans, elle a notament été incarnée par Greta Garbo (Mata Hari de George Fitzmaurice, 1932) et Jeanne Moreau (Mata Hari, agent H 21 de Jean-Louis Richard, 1964).
Bibliographie
- Mata-Hari, le dossier secret du Conseil de guerre, de Jean-Pierre Turbergue. Editions Italiques, 2001.
- Mata-Hari : sa véritable histoire, de Philippe Collas. Plon, 2003.
- Mata Hari : Songes et mensonges, de Fred Kupferman. Cartouche, 2011.