Le principat de Galba
Galba était toujours en Espagne lorsqu'il appris par Icelus, son affranchi qu'il avait envoyé à Rome pour se trouver des partisans, la mort de l'empereur. Il appris également que le Sénat et les prétoriens l'avaient choisi pour successeur. Il se mit donc en marche vers l'Italie, mais l'accueil que lui réserva Rome fut pour le moins peu enthousiaste : le peuple laissait un empereur jeune et encore populaire et voyait arriver un vieillard que l'on disait volontiers avare et cruel. D'ailleurs à peine était-il arrivé qu'il refusa le donativum , don extraordinaire fait aux soldats, sous prétexte qu'il ne souhaitait pas acheter les fidélité.
Son début de règne fut ainsi marqué par des exécutions de fidèles de Néron alors que dans le même temps il pardonnait à Tigellin qui passait pour l'âme damné du précédent empereur. Dans le même temps, en Afrique, Clodius Macer qui s'était révolté également contre Néron, refusa de le reconnaître. Devant la menace d'un blocus du ravitaillement de Rome, Galba envoya contre lui Trebonius Garucianus pour l'assassiner. Le forfait accompli, il mis en place un de ses fidèles. Mais en Germanie la sédition couvait également ce qu amena Galba à rappeler les gouverneurs et à les remplacer par des hommes qu'il pense plus aisément contrôlable ; Hordeonius Flaccus et Vitellius.
Pour retourner la conjoncture il adopta L. Calpurnius Piso se désignant donc un successeur, et ce faisant, se présentait comme un successeur du principat initié par Auguste puisqu'il s'agissait d'un fonctionnement déjà ancien. Pison était en plus un jeune homme issu d'une famille illustre et ancienne, ce qui était propre à charmer le Sénat. Mais Galba avait à composer sans le savoir avec les menées d'un ancien favori de Néron, M. Salvius Otho qui bénéficiait des bonne grâce du peuple et tentait d'acheter les faveurs chancelantes des prétoriens par maintes promesses.
Ce fut le 15 janvier 69 que tout se joua ; Othon, emmené au camps des prétoriens par une troupe se lança dans une violente diatribe à l'encontre de l'empereur. Pensant son sort réglé, Galba et ses fidèles se rendirent au Forum où il furent massacrés. Or si Galba avait été éliminé il restait toujours deux empereurs à la tête de l’État.
L'année des quatre empereurs : une guerre civile
L'adoption de Psion fut le déclencheur puisque cela lui fermait toute possibilité d'atteindre la magistrature suprême à la mort de Galba. Si sa politique témoigne d'une volonté de conciliation de tous, des sénateurs d'abord dont il rappela des exilés éloignés par Néron, des chevaliers ensuite qu'il fit entrer dans l'administration impériale, ainsi que des prétoriens richement doté en donativum, et de la plèbe en éliminant définitivement Tigellin, elle pris malgré tout une orientation proche de celle de Néron puisqu'il fit poursuivre les travaux de la Domus Aurea (Maison Dorée de Néron dont l'immensité et le luxe avait choqué les Romains) et releva les images de son ancien ami.
Or Vitellius n'était pas resté inactif ; il lança en effet deux armées en direction de la péninsule italienne avec à leurs têtes Caecina et Valens et rassemblait déjà sous son autorité les Gaules, les Espagnes, la Bretagne et la Rhétie. Les armées vitelliennes traversèrent rapidement la Gaule et gagnèrent le Nord de l'Italie où Othon décida de se porter contre elles. Il avait auparavant envoyés quelques détachement par mer vers la Narbonaise pour couper la route aux armées de Vitellius, mais ils étaient arrivé trop tard.
Les deux forces étaient à peu près équivalentes ; 60000 hommes du coté de Vitellius, 57000 du coté d'Othon. Or ce dernier se retira en de l'autre coté du Pô pour prévenir une attaque brusquée vers Rome avec une partie des prétoriens et sa cavalerie. Lors du choc, son armée fut bousculée et mise en déroute. Certaines de ses unités se rallièrent bientôt aux vainqueur et Othon choisi le suicide. Il ne restait plus qu'un empereur à la tête du monde romain.
La voix de l'Orient
C'est des provinces orientales que vint une nouvelle révolte ; Tiberius Julius Alexander fit proclamer le légat de la province de Judée Tiberius Flavius Vespasianus empereur, et il fut rapidement suivi par les autres gouverneurs d'Orient, mais aussi par les provinces danubiennes. Mucianus, parti d'Orient avec une armée, mais ce furent les troupes danubiennes, commandées par Antonius Primus et Cerialis qui les premières arrivèrent en Italie du Nord. Vitellius envoya contre elles une armée commandée par Caecina dont la fidélité était de plus en plus chancelante.
Ce fut un désastre et même les prétoriens envoyés au Nord de l'Italie pour endiguer la progression des unités fidèles à Vespasien se rallièrent à eux. Vitellius, dépité, songea alors à abdiquer et pris plusieurs dispositions auprès de Titus Flavius Sabinus, frère de Vespasien, qui mirent le feu aux poudre dans Rome même. Vitellius revint sur sa décision sous la pression des prétoriens et du peuple et de violents combats éclatèrent dans la Ville entre peuple et prétoriens contre les cohortes des vigiles fidèles à Sabinus. Ce dernier, en compagnie du plus jeune fils de Vespasien, Domitien, le futur empereur, se retira sur la Capitole où il fut pris et tué par la foule.
Mais dès le lendemain les troupes de Primus et de Cerialis arrivèrent à proximité de Rome dont elles se lancèrent à l'assaut peu après. De durs combats se déchainèrent une nouvelle fois dans la Ville ; le camp des prétoriens puis le palais impérial finirent par tomber. Vitellius fut pris, emmené sur le Forum où il fut massacré et son corps fut trainé par un croc avant d'être jeté dans le Tibre. Entre temps le Sénat avait reconnu Vespasien empereur et lui avait accordé le consulat ainsi qu'à son autre fils, Titus.
Le retour de la stabilité
Mais il restait encore à Vespasien de reconstruire les destructions que venait de subir Rome, de ramener la confiance dans le régime, ainsi que de combattre une insurrection menée par le Batave Civilis sur le Rhin.
Bibliographie
- L'année des quatre empereurs, de Pierre Cosme. Fayard 2012.
- Histoire générale de l'Empire romain, tome 1 : Le Haut Empire, 27 avant J.C-161 après J.C, de Paul Petit. Points Histoire, 1978.