La « Rome antique » est le terme donné à la civilisation qui s’est développée, dans l’Antiquité, en Italie puis sur tout le pourtour méditerranéen, submergeant la Grèce antique et Carthage. Cette période, longue et tumultueuse plonge ses racines dans la mythologie, depuis Romulus jusqu'à Marius (VIIIe siècle avant J.-C. - IIe siècle avant J.-C.), en passant par le duel entre Hannibal Barca et Scipion l'Africain. Elle voit se succéder une royauté, d'abord mythique, puis étrusque avec les Tarquins avant de voir naître la fameuse République romaine et son célèbre Sénat (510 av. J.-C. à 27 av. J.-C.).
La Rome antique et ses rois
Au moment où les Grecs commencent une véritable diaspora dans le bassin méditerranéen, la tradition fixe la naissance d'une petite cité dans le Latium, Rome, dont le premier roi, Romulus appartient à la légende. La genèse de cette cité italienne se déroule en effet en des temps qui échappent à l'histoire, qui est encore un genre littéraire inconnu.
Selon la mythologie donc, Romulus et ceux que l'on nomme les rois légendaires se succèdent à la tête de Rome, chacun correspondant à des fonctions symboliques théorisées par Georges Dumézil dans ce que l'on nomme la tri-fonctionnalité indo-européenne : Romulus et Numa représentent de manière dualiste la royauté traditionnelle avec d'un côté respectivement le pouvoir exécutif, et de l'autre la fonction religieuse (dont les rois Indo-européens s'acquittent en parti), Tullus Hostilius symbolise la force guerrière et enfin Ancus Martius la production économique et les affaires sociales. A côté de cette tradition, le passé ancien de le Rome antique nous parvient par l'archéologie qui pallie à l'absence de textes.
La découverte de trous dans le sol réalisés pour accueillir des poteaux, suggère un habitat dès une date proche de celle transmise par la légende et nous indique également une probable activité agro-pastorale, complètement en accord avec la vie décrite par Tite Live à propos de Romulus. Historiquement, la présence des Étrusques, une civilisation très étonnante et quelque peu mystérieuse dans son origine, est attestée dès le VIIe siècle av. J.-C., puis débute la royauté étrusque à Rome dès le VIe siècle avec Tarquin l'Ancien, Servius Tullius et Tarquin le Superbe.
Si rien n'est tout à fait clairement attesté concernant la véracité historique de ces rois, il est en tout cas certain qu'à cette date la Rome antique est une cité étrusquisée, qui au contact de cette civilisation développe alors un urbanisme symbolisé par la muraille servienne (ou muraille de Servius Tullius), sans compter tout un ensemble de produits de consommation plus ou moins courante, comme des poteries typiquement étrusques. C'est sous la domination du roi étrusque Tarquin le superbe que fut érigé sur le Capitole le culte de la triade divine Jupiter, Junon et Minerve. Rome est alors une puissante cité qui domine le Latium par l'intermédiaire de la Ligue Latine formée autour d'elle.
La fondation de la République romaine
En histoire romaine se produit alors un événement fondamental ; la déposition de Tarquin le superbe en 509 av. J.-C. à l'instigation de L. Iunius Brutus et l'instauration d'un nouveau régime, la République. La date a fait grandement débat, car à la même époque, Athènes chassait les Pisistratides (les tyrans ; forme de gouvernement personnel et populiste). Néanmoins le grand historien de Rome, Pierre Grimal, y accorde crédit tant ce fait a dû paraître marquant pour les contemporains.
En tout cas, cette fin de VIe siècle et le début du Ve siècle sont marqués par un recul net de la puissance étrusque dans la région. Rome, affranchit de la domination étrusque, connut semble-t-il un certain affaiblissement ainsi qu'un ralentissement significatif des influences artistiques helléniques. Le nouveau régime en place se fonde avant tout sur un pouvoir exécutif bicéphale, traduisant chez les Romains un dégoût marqué pour le pouvoir d'un seul homme. Deux préteurs dirigent donc annuellement la cité, bientôt remplacés par des consuls. La fonction religieuse de la royauté traditionnelle, dont nous avons évoqué l'origine, perdure et un des magistrats se voit investi de ce rôle.
Le reste du fonctionnement de la cité reste inchangé ; les Patriciens tiennent en main les affaires dans l'assemblée aristocratique du Sénat romain en s'appuyant sur les comices curiates et centuriates. Or, Tarquin ne s'avoue pas vaincu et avec des alliés comme les habitants de Véies et le roi étrusque Porsenna il revient en force, mais il est vaincu près d'Aricie. Dès 501 av. J.-C. c'est la ligue latine qui prend les armes contre Rome, poussant les Romains à s'en remettre pour la première fois à un dictateur assisté d'un maître de la milice ; ce pouvoir suprême reste donc tempéré. La victoire est remportée au lac Régille grâce aux Dioscures (enfants de Jupiter), selon la légende.
La Rome antique, une société divisée
C'est alors que débute un conflit d'un tout autre type ; l'affrontement entre Patriciens et Plébéiens. Les seconds, spoliés lors du changement de régime qui s'est opéré presque exclusivement au profit des premiers, pensent un temps à la sécession ce qui montre combien la divergence pouvait être profonde. Mais la répartition des citoyens dans les nouvelles tribus territoriales qui se substituent aux anciennes ethniques donne naissance à une assemblée plébéienne non reconnue par les aristocrates, mais qui finit néanmoins par s'imposer.
Parallèlement, l'organisation centuriate des comices favorise l'apparition, au coté de la cavalerie aristocratique, d'une infanterie lourde apparentée avec quelques siècles de décalage à la réforme hoplitique grecque. La crise qui s'ouvre vers 451 – 450 av. J.-C. débouche sur la rédaction de la fameuse Loi des XII Tables qui laïcisait le droit, diminuant de fait l'autorité sacerdotale des pontifs patriciens. Dans la poursuite de ce mouvement, la plèbe obtient des droits civils (commerce, mariage).
Dès 471, la Plèbe s'était dotée de tribuns inviolables qui contrebalançaient la puissance du Sénat et des principaux magistrats aristocratiques par leur droit de véto. En 440 av. J.-C., le conflit trouve son issue avec l'égalité entre patriciens et plébéiens (lex Carnuleia).
Les débuts de l'expansion
Fortifiée dans ses institutions, Rome part à la conquête de sa rivale de toujours ; Véies qui est soumise en 395 av. J.-C. et dont le pillage ramène un énorme butin à Rome. Libérés de ce dangereux voisin, les Romains ne profitent pas longtemps de leur victoire. En effet, une expédition celtique débouche sur le sac de Rome en 390. Seul le Capitole est épargné, les défenseurs s'y étant retranchés. Les Celtes, minés par une épidémie, acceptent de négocier ; c'est alors que, face aux plaintes des Romains, le chef celte, Brennos, aurait jeté son épée dans la balance servant à peser l'indemnité en proclamant « Malheur aux vaincus! » (Vae Victis).
Très marquée par cette attaque, Rome entrait pourtant un demi-siècle plus tard dans une série de conflits contre un peuple italique ; les Samnites. Entre 343-341 av. J.-C., puis 327-304 av. J.-C. et 298-291 av. J.-C. les Romains durent s'adapter militairement pour soumettre ces peuples de farouches guerriers, qui, retranchés dans les Apennins posaient des problèmes considérables à l'armée civique romaine équipée à la manière des phalanges grecques.
Ils mirent donc au point le système dit manipulaire ; un manipule est une petite subdivision de l'armée composée de deux centuries. Ces unités plus compactes permettaient de combattre sur un terrain accidenté et débusquer les Samnites. Dans la vie civile, cette période est marquée par le droit concédé aux plébéiens de briguer le souverain pontificat (lex Ogulnia 300 av. J.-C.) ce qui cassait le lien existant entre aristocratie et religiosité, élément de distinction fondamental jusqu'ici entre les deux « classes » constituant la société romaine.
Néanmoins, la guerre grondait à nouveau. La cité de Tarente, alliée au roi d'Épire Pyrrhus mit Rome en grande difficulté. Malgré tout, les victoire remportées par le souverain hellénistique, passé à la postérité comme très couteuses en vie humaine dans ses propres rangs (victoire à la Pyrrhus), donna aux Romains l'occasion de répliquer avec force ; dès 272 av. J.-C. Tarente tombait.
Rome contre Carthage ; la lutte à mort
Depuis 348 av. J.-C., Rome était entré en contact diplomatique avec l'autre grande puissance de la Méditerranée occidentale Carthage. L'accord entre les deux puissances fut renouvelé en 306. Mais Rome, maîtresse de l'Italie et libérée des prétentions épirotes, et Carthage en pleine expansion vers les îles italiennes, entrèrent bientôt en contact à l'occasion d'un événement assez marginal ; l'appel des Mamertins à Rome car ils étaient assiégés par les Carthaginois dans Messine. L'intervention romaine lança le conflit entre les deux Empires rivaux dans leurs intérêts, et notamment à propos de la question sicilienne.
L'affrontement, essentiellement maritime vit une adaptation rapide des Romains à cette technique nouvelle pour eux. Entre 264 et 241 av. J.-C. les combats firent rage. Rome l'emportait peu à peu et parvint à faire débarquer une armée sur le sol carthaginois qui fut écrasée par Hamilcar Barca, le père du futur génie militaire Hannibal. Mais, lassée de combattre, la cité punique, dont l'activité essentiellement commerciale pâtissait énormément des affrontement, décida de traiter avec Rome. Elle y perdit l'essentiel de sa flotte, la Sicile, puis la Corse et la Sardaigne à la faveur d'imprécisions dans le traité. Elle dut également fournir une indemnité de guerre considérable, ce qui vida ses coffres et provoqua la révolte de ses mercenaires. La ville sortait grandie de son succès face à une puissance reconnue dans le Bassin méditerranéen et devint alors une véritable force d'échelle internationale.
La Deuxième Guerre Punique
Or, la dureté du règlement du conflit fit naître une farouche détermination de vengeance dans la famille d'Hamilcar, les Barcides, qui se taillèrent un immense domaine en Espagne, profitant ainsi des richesses humaines et métalliques de la péninsule ibérique pour préparer la revanche. A cette date, Rome fortifiait sa position en Italie en combattant les Celtes de la plaine du Pô et les Illyriens, de l'autre coté de la mer Adriatique. Un nouvel événement mineur précipita la mise en branle des deux puissances rivales : la prise de Sagonte en Espagne par Hannibal contre l'avis des traités en cours.
La chute de son allié mit Rome face à la guerre que le général carthaginois avait soigneusement préparée. Fonçant avec une armée hétéroclite composée d'Ibères, de Celtibères, de mercenaires Lybiens, Numides et de Carthaginois, Hannibal franchit sans coup férir les Alpes et entama une série de victoires spectaculaires. Au Tessin puis à la Trébie il fit montre de sa supériorité tactique et s'ouvrit la route vers le Sud, vers Rome. En route, il se joua de l'armée consulaire envoyée à sa rencontre en la prenant dans une gigantesque embuscade au lac Trasimène. Les Romains et leurs alliés, pris au pièges, furent massacrés ou périrent noyés.
Hannibal continua sa route, dépassa Rome à l'Est , poursuivi par deux armées consulaires dont l'effectif total semble avoir atteint les 80000 hommes. Avec son armée de moins de 50000 hommes, le carthaginois semblait en grande difficulté, coupé de ses base et en terrain ennemi. Les Celtes et les alliés Italiens de Rome n'avaient guère montré d'enthousiasme à se rebeller, et c'est donc dans cette situation paraissant désespérée qu'il aborde la bataille de Cannes. Hannibal disposa le front de son armée en arc de cercle vers l'ennemi (composé d'Espagnols et de Celtes), sur les ailes en colonne fuyante venaient ses phalanges, et à l'extrémité sa cavalerie carthaginoise et numide.
Les Romains ne firent pas de subtilités tactiques ; leur armée, surtout composée de fantassins lourds, prit la forme d'un gigantesque carré avec sur les ailes la médiocre cavalerie rassemblée. Ils prirent l'initiative tombant de fait dans le piège tissé par le général punique. L'arc de cercle recula en effet sans rompre, absorbant l'attaque romaine. Or, rapidement les phalanges se portèrent sur les ailes à la manière de deux vastes mâchoires, enserrant les Romains dans la nasse.
La cavalerie punique, victorieuse se portait dans le même temps sur les arrières de l'armée romaine qui fut anéantie. Les sources les plus sûres parlent de 45000 morts romains et de 10000 prisonniers. Les débris de cette armée refluèrent vers Rome apportant la nouvelle du désastre. Près d'une centaine de sénateurs avaient trouvé la mort dont le célèbre Paul Emile dans ce qui reste le pire revers infligé à la puissance romaine. Mais Rome ne se rendit pas comme les codes de la guerre hellénistique le prévoient et avec Fabius Maximus, surnommé le cunctator (temporisateur) nommé dictateur (magistrat rassemblant tous les pouvoirs pour une période de six mois) elle se fortifia dans sa société, formant une véritable « Union Sacrée » tendant ses forces vers la seule alternative ; la victoire ou la mort.
Hannibal, enlisé en Italie et harcelé par les Romains ne put intervenir lorsqu'ils ouvrirent un nouveau front en Espagne, sur les terres même du Barcide, avec à la tête des troupes Publius Cornelius Scipio, le futur africain, le fils de Publius Cornelius Scipio, vaincu dans les premières victoires d'Hannibal et tué en Espagne par les frères de celui-ci. Scipio, nouvellement élu consul contre les lois en vigueur (il n'avait pas terminé le cursus honnorum ou carrière des honneurs : suite de magistratures de plus en plus importantes, que doivent accomplir tous les membres de l'aristocratie souhaitant exercer un rôle politique) et n'avait été qu'édile (il lui restait à être questeur et préteur avant de briguer la plus haute magistrature).
Mais les Romains commençaient à sentir qu'une organisation traditionnelle et rigide ne leur permettrait pas se s'en sortir et ils consentirent à de nombreux aménagement de leur système politique.
Ainsi les armées, composées de citoyens, devaient être démobilisées annuellement pour laisser les hommes rentrer sur leur terre ou dans leur activité. Mais les réalités de la guerre empêchaient les autorités de laisser se disperser des soldats aguerris. Les entorses auront des répercussions sur le long terme que nous verrons plus bas dans ce court exposé. Scipio écrasa bientôt les frères d'Hannibal et débarqua sur les terres carthaginoises provoquant le rappel d'Hannibal, revenant avec une armée réduite de vétérans.
La confrontation ultime eut lieu à Zama en 202 av. J.-C. ; Hannibal allait nous livrer un nouveau récital de ses talents tactiques. Il disposa son armée en trois lignes avec au premier rang ses mercenaires celtes et ligures, puis les levées carthaginoises et enfin l'élite de son armée, ses 10000 vétérans d'Italie. Devant, il avait placé ses 80 éléphants dont le rôle était de perturber la belle ordonnance des légions. Face à lui, Scipion resta très académique ; l'armée romaine s'étageait dans son organisation des plus jeunes employés comme vélites (tirailleurs), aux plus âges les très lourds triarii, en passant respectivement par les hastati et les principes.
Mais il avait un atout déterminant ; la cavalerie numide était passée dans son camp à la faveur d'une querelle dynastique et Hannibal n'en possédait qu'un nombre restreint. Ce dernier lança ses éléphants dont l'attaque resta stérile car les légionnaires ouvrirent leurs rangs et tuèrent les pachydermes. La contre-attaque romaine suivit et entra en contact avec la première ligne carthaginoise, qui au prix de beaucoup d'efforts fut vaincue et reflua vers l'arrière.
Puis les Romains écrasèrent les levées carthaginoises qui elles aussi vinrent se placer sur les ailes des vétérans. Car tel était le plan d'Hannibal ; les Romains, fatigués, se trouvaient face à une gigantesque ligne de fantassins dont la partie centrale, l'élite du carthaginois, était parfaitement fraîche contrairement aux légionnaires éprouvés par la lutte opiniâtre qu'ils venaient de livrer. Hannibal sembla l'emporter mais c'était sans compter sur la cavalerie numide des Romains qui avait triomphé sur les ailes et qui maintenant prenait l'armée punique à revers et bientôt provoquait son effondrement.
Scipion vainqueur venait pourtant de recevoir une leçon tactique que seul son sens du commandement avait pu retourner ; il avait en effet interdit à sa cavalerie de poursuivre les carthaginois qui avaient rompu le combat volontairement sur les ordres d'Hannibal avec l'espoir de les éloigner du champ de bataille, le Punique espérant ainsi vaincre avant son retour.
Suprématie de la Rome antique en Occident
Carthage n'avait plus d'espoir de vaincre et s'en remit à son vainqueur. Les Romains furent sans pitié ; la cité Punique devait livrer sa flotte, payer une nouvelle indemnité de guerre et perdait l'Espagne ainsi qu'une partie de son territoire africain donné aux Numides de Massinissa. La Rome antique entrait dans ce que l'on appelle l'impérialisme conscient ; jusque là, la cité avait été surtout été dans une perspective défensive et luttait pour desserrer l'étau. Désormais, sûre de sa force, emplie de fierté et renforcée dans son organisation profonde (par l'entente entre plèbe et patriciens), et même si démographiquement et matériellement elle était dévastée, Rome possédait en main des éléments lui permettant de se reconstruire mais aussi de prétendre à une domination bien plus grande.
La première victime de ces prétentions fut la roi de Macédoine Philippe V, qui avait esquissé un rapprochement avec Hannibal et témoigné de son inquiétude envers les victoires romaines. La guerre, limitée, avait déjà eu lieu parallèlement à la seconde guerre punique dès 215 av. J.-C., soit au lendemain de la catastrophe de Cannes. Mais les Romains avaient d'autres priorités et laissèrent leurs alliés Etoliens face à Philippe. Mais en 200 av. J.-C., c'est forte de sa victoire éclatante que Rome débarque en Macédoine.
A Cynocéphale, Titus Quinctius Flamininus écrasait les phalanges macédoniennes et prouvait la valeur des légions. En triomphateur, l'imperator (titre de commandement donnant l'autorité sur les troupes) proclama alors la liberté de la Grèce. On était en effet dans une époque de vive fascination pour la culture grecque et Flamininus en était un vibrant symbole. Avec Caton, un homme politique devenu consul en 195 av. J.-C. Rome amorce une réaction ferme contre cette trop grande pénétration de la « grécité » et réaffirme son originalité propre.
Dans les affaires de l'Orient
Prise dans les affaires helléniques, la Rome antique entra en contact avec l'Empire Séleucide, la partie la plus vaste de l'ancien Empire d'Alexandre le Grand, correspondant à peu près à l'ancien Empire perse achéménide. Le nouvel adversaire semblait considérable pour Rome, mais sa victoire des Thermopyles contre Antiochos III et surtout de Magnésie finit de placer Rome comme arbitre des affaires dans tout le bassin méditerranéen. Le séleucide vaincu décida de traiter avec les Romains, ce qui lui valut de perdre tous ses territoires en Asie Mineure jusqu'aux monts Taurus au traité d'Apamée.
Rome en profitait pour renforcer son allié dans la région ; le royaume de Pergame. Mais le sort de la Macédoine, pourtant durement éprouvée depuis Cynocéphale en 197 av. J.-C., n'était pas clôt ; le fils de Philippe, Persée, préparait à la suite de son père la revanche. Il avait tissé, à l'encontre de tous les traités, des alliances en Grèce, avec les séleucides et avait reconstitué son armée. L'intervention romaine ne se fit guère attendre, et dès 172 av. J.-C. la troisième guerre de Macédoine débutait. En 168 av. J.-C., Lucius Aemilius Paullus, plus connu sous le nom de Paul Émile écrasa les armées de Persée à Pydna et recomposait la Macédoine. Rhodes ayant un temps manifesté de la sympathie pour le macédonien est châtiée et perd ses territoire en Asie Mineure et doit dans le même temps supporter l'élévation de Délos comme port franc, c'est à dire libre d'impôts, qui finit par drainer l'essentiel du trafic maritime.
La guerre en Occident
En Orient donc, Rome triomphait avec une certaine facilité des souverains hellénistiques. Mais du côté occidental, les opérations s'avéraient beaucoup plus rudes et donnaient moins de butin. Sous une forme de « guérilla », les Celtibères empêchaient les Romains de profiter des terres qu'ils avaient prises à la famille Barca en Espagne. En 197 av. J.-C., les Romains avaient envoyé deux prêteurs afin d'administrer les deux provinces fraîchement annexées. Mais il restait désormais à soumettre véritablement le territoire ce qui ne fut pas chose facile.
Entre 154 et 152 av. J.-C. Marcellus fit campagne, mais la pacification était loin d'être acquise et en 147 av. J.-C. Viriathe, un ancien berger, survivant du massacre commis par les troupes du prêteur romain Servius Sulpicius Galba en 150 av. J.-C., dans le cadre de la pacification, devint l'âme de la lutte contre Rome.
Après plusieurs succès et sa résistance opiniâtre il est assassiné par des proches, peut-être soudoyés par les Romains. Malgré tout, les Celtibères qui avaient repris les armes grâce aux succès du chef lusitanien restaient sur le pied de guerre. Rome envoya alors son meilleur général, le fils de Paul Émile ; Scipion Émilien, récemment auréolé de sa victoire définitive sur Carthage lors de la troisième guerre Punique qui avait vu la destruction de la rivale de Rome. Entre 137 et 133 les combats firent rage jusqu'à ce que le Romain parvienne à enfermer la résistance dans la solide place de Numance qu'il détruisit.
Nouvelles tensions intérieures dans la Rome antique
Mais à l'intérieur de son territoire, Rome était secouée de plusieurs faits marquants. Pour commencer, les tentatives par les frères Gracches de réformes agraires sont un jalon important de l'histoire romaine, qui marque la division de l'aristocratie en grandes tendances politiques ; conservateurs, libéraux conservateurs, et réformateurs. Les petits producteurs dont les terres avaient été rachetées par les grands propriétaires ou plus simplement expropriés laissaient place à des exploitations serviles (la masse d'esclaves étant considérable du fait des guerres). Or, tous ces paysans sans ressources venaient peupler Rome d'une population essayant de survivre.
Dans le même temps, de vastes domaines avaient été accaparés par les aristocrates sur l'ager publicus (domaine public ; terres appartenant à tous les citoyens romains) qui leurs avaient été confiées sans pour autant être un don définitif, jouissance du bien donc, l'État se réservant la propriété. Les Gracches voulurent imposer une redistribution des terres ce qui provoqua l'ire des aristocrates et amena à leur assassinat.
Parallèlement, entre 135 et 132 av. J.-C. les esclaves de Sicile se révoltent et entraînent une féroce répression de la part de l'autorité romaine, initiant malgré tout une série de révoltes du même type où les Romains apprirent à se méfier d'un tel afflux d'esclaves. La plus célèbre reste sans nul doute celle de Spartacus écrasée par Crassus et Pompée en 71 av. J.-C. entraînant la crucifixion de 6000 prisonniers le long de la voie Appienne.
L'arrivée des barbares
A l'extérieur, les Romains soumirent peu à peu dans les années 120 av. J.-C. la Gaule Transalpine (de l'autre coté des Alpes) afin de se garantir un accès sûr vers leurs possessions espagnoles, aboutissant à la création de la province de Narbonnaise. Mais Rome se trouve bientôt face à de nouveaux périls particulièrement graves ; en effet, descendant du Nord de la Germanie des tribus Cimbres et Teutonnes entament une migration qui les mène à travers l'Europe et débouchent dans le Norique, au Nord de l'Italie en 113 av. J.-C.. Voyant la menace, les Romains interviennent mais sont sévèrement battus lors de la bataille de Noreia.
Poursuivant leur route, les barbares germaniques arrivent en Gaule font une grande boucle en terre celtique et entrent dans la nouvelle province de Narbonnaise. Les Romains retrouvent alors leurs ennemis dans une grande bataille près d'Orange où ils sont une nouvelle fois défait et massacrés. Les barbares délaissent l'Italie et dans leur quête de terres, traversent le Nord de l'Espagne et reviennent vers la péninsule italienne avant de se séparer. A Rome, un homme sorti de l'ordre équestre est nommé général et s'empare des opérations ; il détruit en deux batailles la menace barbare à Aquae Sextiae puis à Verceil (102 et 101 av. J.-C.).
Mais Rome est marquée à jamais par la terreur des barbares du Nord, dépeints dans l'iconographie et les bas relief comme des être bestiaux, hirsutes et batailleurs, à tel point que tout une partie de l'historiographie (histoire de l'histoire) du XIXe siècle est marquée par un rejet de ces peuples, les historiens reprenant à la lettre les propos de leurs prédécesseurs romains. Or Rome devait avoir une histoire toute particulière avec les Germains, des peuples hétéroclites dont l'originalité n'a pas fini de terrifier et fasciner les Romains.
Rome, en maîtresse de la Méditerranée se voit appelée par un prince Numide dans la guerre de succession du royaume. Parallèlement les Romains intervinrent donc militairement dans ce que l'on appelle la guerre de Jugurtha du nom du roi berbère (donc de Numidie) ayant pris le pouvoir et chassé son rival. Les combats sont rudes ; le Numide a servi au côté des Romains en tant qu'allié durant la guerre en Espagne et connaît donc les tactiques romaines. Il faut attendre la nomination de Marius (106 av. J.-C.), qui fit alors véritablement ses preuves en tant que commandant, pour voir Rome triompher une nouvelle fois et étendre simplement un protectorat sur la Numidie sans l'annexer.
Réformes militaires de Marius
Mais Marius n'est pas simplement connu pour ses victoires ; il lança en effet une grande réforme de l'armée romaine en permettant aux « prolétaires » de participer à la guerre (jusque là, seul les citoyens ayant suffisamment de moyens pouvaient servir puisqu'ils devaient s'équiper à leurs frais). De ce fait, les soldats deviennent plus attachés à leur chef et n'espèrent pas rentrer au plus tôt puisqu'ils n'ont rien à attendre de la société romaine. Ils ont en outre, dans ces guerres de conquête une perspective d'enrichissement certain.
Marius décida également de réformer plus avant l'armée en assignant à chaque soldat un paquetage plus lourd qui permettait de diminuer d'autant le train de bagages qui encombrait les armées et les ralentissait ; par dérision on surnomma les soldats les « mules de Marius », tout cela en 107 av. J.-C.. Son action se doubla d'une prétention politique et le général est le premier des Grand Imperatores qui mirent la République sous une véritable tutelle.
Le leg d'Attale à la Rome antique
Mais avant d'entrer dans le détail des luttes intestines de l'aristocratie militaire romaine, il convient de parler des autres faits militaires et politiques du coté de l'Orient où Rome s'immisce peu à peu comme nous l'avons évoqué. En 113 av. J.-C. Rome érige en province l'ancien royaume de Pergame, légué grâce à un testament par son souverain Attale III. Malgré tout, la transition n'est pas une évidence puisque le demi-frère du roi, Aristonicos, anime la résistance en se proclamant roi. Dans le même temps, l'Asie Mineure est le siège de pirates qui, de par leurs rapines commencent à inquiéter Rome qui décide de conquérir leur territoire et crée donc la province de Cilicie (100 av. J.-C.).
Nous achevons ici la première partie de notre résumé car une longue succession de conflits armée et politique déchirent Rome dans la période suivante s'étalant jusqu'en 31 av. J.-C. qu'il convient d'étudier indépendamment pour en rendre la substance. En tout cas, nous venons de voir l'expansion romaine au cours de plusieurs siècles qui ont fait passer la petite cité italienne au tout premier plan diplomatique méditerranéen.
A cette date Rome domine l'Italie, une bonne partie de l'Espagne, le Sud de la Gaule, une bande côtière en Illyrie (Balkans), la Grèce et la Macédoine, l'Ouest de l'Asie Mineure et l'ancien territoire africain de Carthage. Néanmoins, la cité italienne exerce son influence dans tout le bassin, règle les conflits de succession dans les royaumes voisins comme avec la Numidie ; Rome assume son impérialisme et sa puissance. Elle se sent investie de la mission de soumettre le monde civilisé qui seul mérite le droit d'obéir à ses lois qu'elle considère comme étant les meilleures.
Durant les siècles précédents, Rome a fait montre de sa stabilité politique qui, malgré quelques tensions fortes, lui a permis de se sortir de situations très compromises en resserrant le corps social. Les structures de la cité sont d'ailleurs portées aux nues par dans un texte de Salluste qui explique que c'est, après que des hommes d'exception aient soutenu Rome, ses seules institutions qui lui permirent pas la suite de s'imposer aux autres. Cette vision traduit la confiance des Romains pour leur régime, la république, qui pourtant va s'étioler au rythme des guerres civiles.
Une cité antique en pleine gloire
Nous avons quitté Rome toute auréolée de ses victoires sur les barbares germaniques et le roi de Numidie. Ces victoires acquises au prix de grands efforts n'ont été possible qu'avec le concours d'un personnage fondamental de l'Histoire romaine ; Marius. Nous avons abordé ses réformes militaires, il convient désormais d'étudier son orientation politique.
Avant tout, le jeu du pouvoir à Rome se divise dès lors en deux grandes tendances qui s'affirment depuis la période des Gracches ; les populares (dont faisaient partie les deux frères) qui sont partisans d'une satisfaction des attentes du peuple sur laquelle ils fondent leurs ambitions politiques en assumant surtout le tribunat de la plèbe (magistrature au poids assez considérable à Rome car ses titulaires sont inviolables et en plus bénéficient d'un droit de véto contre les décisions du Sénat), s'opposent aux optimates, ceux qui défendent l'intérêt supérieur de Rome ainsi que leurs propres prérogatives dans le jeu des pouvoirs.
L'entrée du général victorieux sur ce terrain bouleverse l'équilibre des forces ; Marius s'appuie sur les populares (il était d'origine équestre, c'est à dire une dignité de l'aristocratie inférieure à celle de l'ordre sénatorial) en s'alliant avec des tribuns de la plèbe et reprend une partie de la politique des Gracches, notamment sur les réformes agraires et la gestion du sort des alliés italiens qui réclament la citoyenneté romaine de plein droit et que les réformes tronquées initiées par les Gracches ont mis dans l'embarras ; en effet, Caius et Tiberius Gracchus avaient dans l'idée de reprendre des terres de l'ager publicus afin d'y installer des citoyens pauvres, mais à force d'étendre la mesure ils sont entrés en contact avec des terres de l'ager publicus occupées par des alliés et nécessaires à leur propre exploitation.
Les Gracches avaient proposé l'idée d'accorder la citoyenneté romaine à ces Italiens et ainsi élucider le problème, ce à quoi l'aristocratie avait violemment répondu par la négative. Après leur assassinat, la question est restée en suspend sans qu'une véritable réponse définitive y soit apportée. Dans le même temps, les Italiens mis en difficulté sur le sol de leur cité émigraient à Rome, diminuant de fait le contingent militaire potentiel fourni par cet allié de Rome. Les magistrats répondirent par des expulsions qui encore une fois n'apportaient pas de solution véritable.
Les tensions restent vivent et l'opposition, à Rome, féroce contre toute réforme. Marius et ses partisans vont par contre s'attaquer aux anciens magistrats vaincus sur le champ de bataille, ce qui finit d'exciter les tensions. A terme Marius finit par abandonner ses alliés tribuns et se rapprocha des aristocrates qui firent assassiner les gêneurs.
La Guerre Sociale dans la Rome antique
Or l'absence de réforme finit par exaspérer les alliés qui se révoltèrent dès 91 av. J.-C. dans ce que l'on nomme la guerre sociale (de socii ; alliés en latin). La guerre est rude et le retour du calme n'est possible qu'avec la concession de la citoyenneté à tous les alliés italiens, ce qui bouleverse le corps social et politique romain. En effet jusque là les réseaux clientélaires des puissants aristocrates se tissaient sur un corps d'environ 400 000 citoyens pour les contrôler et obtenir des votes favorables. Mais dès lors la masse des citoyens se chiffre en millions. De plus commence le casse-tête de l'inscription de ces nouveaux citoyens dans les tribus.
Nous avons vu qu'à Rome les citoyens sont répartis dans 35 tribus. La répartition de ces citoyens de fraiche date bouleverse la part des Romains en diminuant leur poids dans les suffrages. On propose alors de créer de nouvelles tribus ou alors de n'inscrire les citoyens récents que dans 8 ou 10 tribus déjà existantes mais en les leur réservant, ce qui aurait eu pour effet de ne pas trop bousculer l'édifice en leur donnant un impact contrôlé. Un populares tribun de la plèbe, partisan de Marius, débloqua la situation en décidant d'inscrire les nouveaux citoyens dans les 35 tribus et tint ferme par la violence. Il en profita pour nommer Marius général pour une nouvelle campagne qui s'annonçait en Orient.
La guerre contre Mithridate et la lutte entre Marius et Sylla
Du coté de la Mer Noire que l'on nommait alors Pont Euxin, un roi hellénistique brillait alors par sa puissance ; Mithridate VI Eupator. Il était en concurrence avec d'autres souverains d'Asie Mineure, qui firent appel aux Romains pour les aider à vaincre ce dangereux voisin. Or Mithridate, malgré l'appui romain, fut vainqueur et occupa les royaumes alliés de Rome ainsi que la province d'Asie (le leg d'Attale). Il suscita alors un grand mouvement de révolte contre les Romains qui avaient jusque là exploité avec une grande férocité la province. En effet, l'État romain confiait à des entreprises privées la collecte des impôts ; les sociétés de publicains. Ces derniers avançaient la somme calculée des impôts à l'État puis allaient se dédommager sur les provinces.
Or justement leur but était de dégager des bénéfices... et les plus importants seraient le mieux. Les populations étaient donc dans une situation de tension très forte, et l'arrivée de Mithridate sonna comme une libération. Très vite des massacres épouvantables de Romains et d'Italiens furent perpétrés (on parle de 80 000 à 150000 morts) alors que dans le même temps la Grèce et la Macédoine prenaient aussi parti pour le roi. C'est dans le cadre de cette crise que Marius devait être envoyé ; c'était pour son camp une perspective d'accroissement de leur gloire et donc de leur pouvoir, sans parler du butin potentiellement récupérable.
Mais à Rome c'était le consul Sylla qui devait mener campagne dans l'ordre logique et légal des choses. C'était la première fois qu'un général se voyait démis d'un commandement sans aucun motif. Or Sylla avait déjà recruté son armée ; il la rejoignit et marcha sur Rome, déclenchant immédiatement des massacres qui pour la première fois prirent une tournure légale ; les proscriptions. Marius et certains de ses partisans parvinrent à fuir la répression. Sylla réorienta la politique dans l'intérêt des optimates (il était lui originaire d'une très ancienne famille aristocratique ; il était patricien), puis il partit guerroyer en Orient, remportant en Grèce les premiers succès romains.
Or dans le même temps, Marius ivre de vengeance, rentra à Rome et réinstaura un gouvernement suivant les intérêts populares. Les marianistes envoyèrent alors une armée combattre Mithridate directement en Asie Mineure, allant quérir les honneurs au dépend de Sylla. Mais dans sa situation de plus en plus désespérée, le roi décida de traiter avec Sylla ; il devait abandonner toutes ses conquêtes et payer un tribut assez faible de 2000 talents qui montrait que Sylla avait surtout dans l'idée de liquider cette guerre afin de tourner ses armes contre ses ennemis politiques.
Les opérations commencèrent mais Sylla attira à lui l'essentiel de l'armée de son ennemi. Marius était décédé entre temps (86 av. J.-C.) et le camp marianiste dut supporter une nouvelle fois le retour en force de Sylla. Mais la résistance se fit forte dans les provinces et notamment en Espagne où Sertorius, un farouche partisan de Marius, pris les armes et fédéra les peuples espagnols pour lutter contre le parti de Sylla.
La restauration syllanienne
Sylla, vainqueur, réorganisa alors l'État romain sur un modèle qu'il pensait équilibré mais qui éludait certaines questions. La mesure la plus importante de sa restauration fut peut être de diminuer considérablement les pouvoirs des tribuns de la plèbe, organe qui jusque là avait servi les ambitions populares. Néanmoins la satisfaction des appétits des aristocrates les plus puissants ne trouvait pas de solution dans son modèle et dès sa démission, en accord complet avec sa volonté de remise sur pied de la République, l'agitation reprit, en premier lieu parmi les citoyens italiens qui avaient été contraints d'accepter dans leurs communautés l'installation de quelques 80 000 vétérans des armées syllaniennes.
La piraterie, en second lieu, créait une situation très grave en Méditerranée en faisant monter le prix du blé à Rome. Enfin, les révoltes serviles atteignaient leur paroxysme avec la révolte de Spartacus. A l'intérieur, une question ne cessait de revenir à l'ordre du jour en politique ; la restauration pleine et entière du pouvoir des tribuns de la plèbe. L'édifice syllanien, à peine échafaudé, craquait de partout.
Pompée contre les pirates
Si le mécontentement était une véritable toile de fond en Italie, les problèmes extérieurs furent pris au sérieux par Rome. En effet, un jeune lieutenant de Sylla, Pompée, obtint du tribun de la plèbe de ses partisans un commandement militaire de rang consulaire s'étendant à toute la Méditerranée et jusqu'à 70 kilomètres dans les terres avec des navires et des fonds pour régler le sort des pirates. Il fut liquidé dès la fin de l'année 67 av. J.-C. soit en quelques mois. Pompée entra également en campagne contre Mithridate qui avait repris ses agissement contre les alliées de Rome, le vainquit et poursuivit son offensive jusqu'en Arménie, poussant les armes romaines plus loin que personne ne l'avait fait. Il soumit également la Syrie et descendit jusqu'à la frontière Egyptienne.
La gloire qu'il venait d'accumuler sur le champ de bataille était considérable et donna lieu à dix jours de prière aux dieux pour les remercier des bienfaits accordés au peuple romain. Rome s'étendait désormais sur l'ensemble de l'Asie Mineure, la Syrie-Palestine et avait unifié la Méditerranée sous son contrôle.
Le premier triumvirat et la Guerre des Gaules
En Italie, après plusieurs défaites, les Romains, grâce à Crassus, l'homme le plus riche de Rome, se débarrassaient des encombrant esclaves révoltés. Mais Pompée vint ici aussi prendre sa part des honneurs en massacrant une partie des fuyards de l'armée défaite par Crassus. Celui-ci, affublé d'une victoire mineure, devait se contenter de l'ovatio quand son rival obtenait le triomphe. Il en nourrissait une grande amertume. C'est alors qu'une personnalité célèbrissime commença à se manifester ; Caius Julius Caesar. Ambitieux, le jeune homme n'avait pas ménagé ses dépenses lors de son édilité pour offrir des jeux somptueux au peuple afin de se garantir des soutiens. Il obtint peu après le souverain pontificat ainsi qu'un commandement en Espagne où il put commencer à récolter les lauriers de la gloire.
De retour, il s'entendit avec les deux autres grandes figures de la Rome antique de l'époque ; Pompée et Crassus. Cet accord est resté dans les mémoires comme le premier triumvirat, véritable gouvernement à trois servant, par l'association, à passer outre les verrous de la politique romaine visant à tempérer le régime et empêcher le retour de la monarchie. Cette entente mettait en contact la gloire de Pompée avec la richesse de Crassus et le génie et l'ambition de César. Cette entente lui permit d'obtenir le commandement pro-consulaire du Nord de l'Italie et des Balkans, puis du Sud de la Gaule. De là, il profita de l'agitation causée par l'intrusion des Germains parmi les Celtes pour prendre l'offensive dès 58 av. J.-C. contre Arioviste qui fut rapidement vaincu.
La suite de sa campagne le mena à soumettre la Gaule toute entière avec l'aide dans cette tâche du fils de son collègue Crassus qui, pendant que César faisait campagne en Belgique, s'avançait en Aquitaine. Profitant de ses succès et afin de marquer les esprits à Rome, il traversa le premier la Manche et mena campagne en (Grande-) Bretagne et obtint des tributs, puis il dirigea ses troupes de l'autre coté du Rhin après avoir fait bâtir un pont de bateaux. Il en obtint notamment l'admiration de Cicéron et de bien des Romains ; il avait en effet surpassé les exploits de Pompée, il venait de repousser les limites du domaine romain et de porter les aigles sur des terres encore largement inconnues. Mais le prestige que César accumulait au loin faisait croitre, à Rome, les inimitiés.
Dans la compétition effrénée pour le pouvoir, les aristocrates pouvant prétendre à entrer dans le jeu devenaient de plus en plus rares tant les exigences financières et militaires devenaient astronomiques ; Pompée, César et Crassus étaient chacun bien plus puissant que les autres grands noms de Rome, même Cicéron ou encore Caton d'Utique qui lui ne pouvait se prévaloir que de sa stricte observance des règles de l'ancienne Rome. César obtint de ses collègues du triumvirat une prolongation de son commandement en Gaule, ce qui lui permit de fortifier sa conquête en abattant la dangereuse révolte de 52 av. J.-C menée par le jeune Arverne Vercingétorix.
Il en tirait une gloire et un butin immense ainsi qu'une armée de vétérans tous acquis à sa cause. C'est avec eux que Jules César entra dans une nouvelle phase de la compétition aristocratique, compétition qui devenait un duel puisqu'en 53 av. J.-C., Crassus, se sentant minoré face à la gloire de ses deux collègues, avait décidé de mener une immense expédition contre l'Empire des Parthes (actuel Iran). A la tête de sept légions, le trumvir se fit étriller par les cavaliers iraniens dans une des pire défaites de l'histoire romaine ; Carrhae où il fut pris et mis à mort.
César contre le Sénat et Pompée
Déclaré finalement ennemi public, César est sommé par le Sénat de rentrer à Rome pour être jugé pour avoir mené une guerre illégale en Gaule. L'imperator n'entendait pas se soumettre si facilement tant l'ascension vers la puissance qui était la sienne avait été longue et douloureuse. Il pris donc le chemin de Rome en 50 av. J.-C., mais avec son armée. Arrivé à la frontière de sa zone de commandement, matérialisée par le Rubicon, un petit cours d'eau, il aurait prononcé la célèbre phrase, alea jacta est, littéralement « le sort en est jeté ». Il savait en effet qu'en sortant de son domaine d'exercice du pouvoir légal il entrait forcément dans une opposition militaire contre le Sénat et Pompée, avec lequel il n'avait plus de liens personnels depuis la mort de la fille de César, qui avait été donné en mariage à Pompée pour assurer son alliance.
Le Sénat, prit de cours, évacua Rome et partit avec Pompée en Orient où ce dernier savait qu'il possédait des liens clientélaires puissants auprès de rois, d'aristocrates et de vétérans pouvant rapidement lui fournir une armée pour contrer César. Mais celui-ci venait de prendre un avantage très important en mettant la main sur le coeur de l'Empire Romain, le siège du « peuple roi », le centre légal de l'ensemble romain. Il peupla le Sénat d'hommes acquis à sa cause et commença à planifier la poursuite des évènements et notamment son affrontement avec Pompée.
Le triomphe de César
L'année 48 av. J.-C. fut décisive dans l'affrontement final ; le Sénat allié par les circonstances à Pompée avait donc gagné l'Orient et préparait la guerre contre un César qui avait par son initiative audacieuse pris un net ascendant sur ses ennemis. Poursuivant la dynamique de son mouvement, il se porta à la rencontre du parti pompéien. A Dyrrachium, César piétina face aux fortifications et à la supériorité numérique de Pompée. Une partie de ses troupes s'engagea imprudemment dans la place et fut taillée en pièces, ce qui provoqua sa retraite, poursuivi par son rival. Mais un mois plus tard, dans la plaine de Pharsale, César, toujours face à une supériorité numérique de ses ennemis, fit parler tout son talent, allié à la rudesse de ses vétérans des Gaules.
Sachant sa cavalerie inférieure, César avait disposé huit cohortes en couverture, qui dans l'engagement, comblèrent le vide laissé par la déroute de sa cavalerie et repoussèrent même celle de Pompée avant de prendre à revers l'armée ennemie, qui presque encerclée, rompit le combat. Pompée subit ici un échec cuisant, son armée fut détruite et il fuit vers l'Egypte, où il fut assassiné. Pourtant César n'en avais pas encore terminé avec la guerre pour se rendre maitre du monde romain en pleine division. Fort de son succès, il suivit Pompée en Égypte où il prit Alexandrie et instaura un protectorat sur le royaume.
C'est alors que commença son idylle avec la fameuse reine d'Egypte Cléopâtre. Mais Alexandrie se révolta bientôt contre l'envahisseur étranger. Bloqué dans la ville, César parvint finalement à réaffirmer son autorité. C'est alors qu'il reçut des nouvelles alarmantes en provenance de l'Asie Mineure ; Pharnace, le roi du Pont (un royaume hellénistique dont le centre de gravité est l'actuelle Crimée), héritier du fameux Mithridate, venait de pénétrer avec son armée sur le territoire romain et d'écraser le gouverneur romain.
César prit aussitôt l'offensive, traversa rapidement la Syrie-Palestine, avant de déboucher à l'Est de l'Anatolie pour rencontrer son adversaire. Le choc eut lieu à Zéla en 47 av. J.-C., et l'efficacité des troupes de César fit à nouveau ses preuves. L'ennemi fut culbuté et mis en déroute avec promptitude, arrachant à César la célèbre maxime : Vini, vidi, vici, littéralement, je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu.
De retour à Rome, il fut fait dictateur pour un an. En 46 av. J.-C., il pris une nouvelle fois l'offensive, mais cette fois-ci en Afrique où des éléments pompéiens se préparaient à combattre. La rencontre eut lieu à Thapsus. Les éléphants éprouvèrent durement ses troupes mais César finit par les repousser et, profitant de son initiative, prit le camp ennemi et bouscula ses troupes, auxquelles il n'accorda aucune pitié ce qui est assez surprenant car il est surtout connu pour sa générosité dans la victoire.
Après cette défaite, Caton d'Utique, son ennemi mortel, se donna la mort. Le dictateur ne profita guère de son retour à Rome ; en Espagne le fils de Pompée, Gnaeus faisait le siège d'Ulpia, cité fidèle à César. Il vogua donc avec célérité vers l'Espagne où il fit lever le siège et écrasa l'armée ennemie à Munda (mars 45 av. J.-C.). Revenu une nouvelle fois à Rome, il lui fut remis la dictature pour dix ans, ce qui marquait une faillite complète de la tempérance des pouvoirs républicain.
César triompha pour ses nombreuses victoires et reçut une véritable cascade d'honneurs divers, jusqu'à se nomination comme dictateur à vie. Il était alors au sommet de sa gloire et de sa puissance. Les menaces militaires qui pesaient sur lui avait été écrasées. Les menaces pour la longévité de son pouvoir avaient été également dissipées puisqu'il était dictateur à vie. Il commença alors à échafauder les plans d'une immense campagne vers le royaume des Parthes, tombeau de Crassus et de ses troupes.
La conjuration et les Ides de Mars
Mais sa gloire et sa puissance commençaient à lui attirer de vives inimitiés parmi l'aristocratie qui se voyait ravalée à une maigre compétition pour des honneurs subalternes. De plus l'autorité suprême d'un seul homme était regardée de manière très négative à Rome depuis la chute de la royauté. Le système républicain avait été forgé en fonction de cette véritable phobie d'où la collégialité de la magistrature suprême ; le consulat. Des soupçons très net commençaient à naitre sur une éventuelle volonté césarienne de se coiffer du diadème et de se proclamer roi.
Une conjuration fut bientôt mise sur pied et, là où les armes de Pompée et de ses successeurs s'étaient montrées inefficaces, elle finit par réussir. Le jour des Ides de mars 44 av. J.-C., César fut assassiné en plein Sénat par les conjurés et notamment son fils adoptif, Brutus. Le complot avait sans doute pour but de libérer la République du tyran, avec comme perspective illusoire de rendre la stabilité au régime et ainsi de reprendre le jeu de la compétition entre aristocrates. C'était passer sous silences les précédents créés depuis Marius et nier les dérives d'un système en crise depuis longtemps.
L'échec de la restauration républicaine
En pleine stupeur, le monde romain venait de perdre à la fois l'homme qui mettait en péril les fondements même d'un régime, et celui qui avait pourtant remporté tant de succès pour la gloire de Rome et également ramené le calme dans l'Empire. Les conjurés voulaient eux jeter son corps au Tibre et annuler tous ses décrets pour ramener l'antique libertas. Or, confrontés à l'hostilité populaire, due à politique de César en accord avec les principes populares qu'il défendait, les empêcha de mener ce projet à terme.
La mort du dictateur laissait néanmoins d'autres personnalités prêtes à recueillir son héritage. Le premier, Marc Antoine, son fidèle lieutenant était resté seul consul à la mort de César. Le second, Lépide, son maitre de la cavalerie, grade en second placé au coté du dictateur de manière traditionnelle pour tempérer en théorie le pouvoir personnel d'un dictateur. Le troisième, encore effacé car très jeune (19 ans) et peu versé dans les affaires militaires, Octave, petit neveu de César, mais surtout son fils adoptif. Chacun entreprit dans les mois qui suivirent, un peu timidement, de tirer leur épingle du jeu, dans l'immense vide laissé par la disparition de César.
Marc Antoine se fit remettre le testament et la fortune de César, couvrant la population de dons afin de s'en attacher l'affection. Les conjurés quant à eux, complètement isolés, quittent Rome, perdant leurs illusions. Octave avait lui appris la mort de son parent alors qu'il était à Appolonie. Il décide alors de rendre visite à ses vétérans qui le reconnaissent comme son successeur. Il s'attache les services de 3000 d'entre-eux, faisant du même coups une entrée remarquée dans la compétition.
Le second triumvirat
Mais le Sénat ne désarmait pas, et bien que les conjurés se soient retiré, mené par la personnalité de Cicéron, il déclencha la lutte contre Marc Antoine (détesté par le rhéteur) ; c'est la guerre de Modène, premier acte d'une longue série de guerres civiles. Antoine est vaincu et doit faire retraite vers la Provence. L'assemblée s'était entendue avec Octave, mais celui-ci, désormais propréteur (fonction qui nécessite d'avoir accompli la charge de préteur dans le cursus honorum et donc d'avoir au minimum 30 ans, donnant le commandement sur une province avec un commandement militaire, l'imperium réduit par rapport à celui du consul et du proconsul) et, possédant ainsi l'imperium, marche à la tête de huit légions sur Rome.
Il s'empara alors du trésor de l'État qu'il distribua à ses troupes. Il se fit aussitôt nommer consul. La réaction sénatoriale fit long feu ; en dépit de ses engagements, Octave se réconcilia avec Antoine par l'entremise de Lépide. Ils fondèrent alors tous les trois le second triumvirat, qui contrairement au premier, était une entente légale, sanctionnée par un texte législatif.
Les effets furent immédiats ; une proscription fut lancée dans laquelle périt Cicéron, entre autre, parmi les probables 300 victimes (150 sénateurs et 150 chevaliers). Les triumvirs se partagèrent également le monde romain : Lépide reçut la Gaule Narbonnaise et les provinces ibériques avec trois légions, Antoine, le reste de la Gaule, ainsi que la Cisalpine (Nord de l'Italie) avec 20 légions et Octave, L'Afrique, la Sicile et la Sardaigne avec 20 autres légions.
Il leur restait maintenant à venger César de qui ils revendiquait tous l'héritage. De concert, Antoine et Octave se mirent en marche vers l'Orient. En 42 av. J.-C., ils rencontrèrent l'armée des conjurés Cassius et Brutus à Philippes. L'affrontement se déroula en deux temps ; le premier jour, Antoine, contournant le dispositif ennemi par le Sud fut contraint à un choc frontal indécis avec les unités de Cassius alors que dans le même temps, à l'Ouest, le camp d'Octave fut pillé par les troupes de Brutus.
Cassius, voyant ses troupes flancher et ne voyant pas le succès de Brutus se suicide. Le lendemain les triumvirs continuèrent à prendre l'initiative ; Octave rejoignit Antoine sur ses positions et Brutus se porta à la rencontre des unités de Cassius, face à Antoine. Le combat s'engagea et vit, après une âpre lutte, les troupes césariennes l'emporter. Brutus, abandonné par ses troupes se suicida à son tour.
L'Orient tomba alors en grande partie aux mains des triumvirs ce qui provoqua un nouveau partage du monde romain ; Lépide dut se contenter de la seule Afrique alors qu'Antoine recevait la totalité de la Gaule et Octave l'Espagne à laquelle il ajouta ses possessions. La répartition des tâches allait de paire ; Antoine devait ainsi partir vers l'Orient réaliser le projet de César de conquête de l'espace parthe, plein de gloire et de richesse, marchant ainsi dans les traces d'Alexandre le Grand. Octave recevait la rude mission de régler le sort de Sextus Pompée, fils du grand général qui occupait la Sicile ainsi que de lotir les vétérans de la campagne de Philippes de terres. Lépide était écarté très nettement de la politique.
Octave et Antoine, entre tension et réconciliation
Le don de terres fut un véritable casse-tête pour Octave qui entre d'ailleurs en conflit avec les partisans d'Antoine ce qui manqua de peu de déclencher les hostilités entre les deux hommes. Mais cela accompli, et assuré du soutient de son collègue après l'entrevue de Brindes, Octave attaqua puissamment la Sicile et se rendit maitre incontesté de l'Occident. Dans le même temps, Antoine apparaissait comme l'homme fort en Orient. Il séjourna à Alexandrie, et comme César avant lui, fut séduit par Cléopâtre, point de départ d'une légende magnifique mainte fois portée à l'écran et ayant fait couler des hectolitres d'encre.
Mais Antoine n'oubliait pas sa mission principale. Il marcha ainsi contre les Parthes mais sans être défait lui même, il fut dans l'incapacité de remporter un quelconque succès. Rentré à Alexandrie il y célébra pourtant son triomphe, ce qui scandalisa les Romains car seule Rome pouvait voir l'accomplissement de ce rituel sacré. Les rumeurs sur les déviances d'Antoine commencent alors à se multiplier à Rome, savamment entretenues par Octave.
En effet les Romains concevaient le monde et ses habitants selon tout un ensemble de présupposés ; les Gaulois étaient ainsi considérés comme de bons combattants manquant singulièrement de réflexion, les Grecs étaient décrits comme calculateurs, fourbes et efféminés... Globalement, les Orientaux apparaissaient comme mous et lascifs, à l'opposé des vertus cardinales romaines, la sobriété, la tempérance, la maitrise de ses passions. Jouant donc sur les sentiments xénophobes de ses compatriotes, Octave orchestra la suspicion contre son rival, jusque là populaire.
La rupture et les débuts de l'Empire
En 32 av. J.-C., il est pourtant mis en difficulté à Rome. Le triumvirat remis en question le laisse sans pouvoir de commandement et l'amène prudemment à quitter Rome où ses ennemis commencent à s'agiter. Mais il força alors la décision. Ayant rejoint ses troupes il rentra à Rome par la force, convoqua le Sénat et fit déclarer par senatus consulte la guerre à Antoine et Cléopâtre.
Dans le même temps, Antoine préparait lui aussi l'affrontement. Réalisant une politique semblable à celle de son rival, il alimentait une intense propagande en même temps qu'un renforcement de ses armées. Le monde romain, en tension extrême autour de deux pôles rivaux s'apprêtait à se déchirer une nouvelle fois dans un déchainement de violence. Octave fut nommé consul pour l'année 31 av. J.-C., et après avoir reçu un serment de fidélité par tout l'Occident, il prit l'offensive qui le mena de l'autre coté de la mer Adriatique.
Le choc eut lieu à Actium où le fidèle général d'Octave, Agrippa, écrasa la flotte orientale, remportant un succès décisif. Les deux amants romantiques, en déroute, rentrèrent en Égypte où ils se suicidèrent, laissant à la postérité une apothéose dramatique largement exploitée. Rome n'avait plus qu'un seul maitre comme en 44 av. J.-C., mais cette fois l'opposition toute entière était décapitée, tant militaire que politique (par les proscriptions).
Octave est pourtant face à une tâche encore gigantesque et que son père adoptif n'avait pu mener à son terme ; réformer complètement la République pour lui rendre sa stabilité tout en préservant son pouvoir sans que cela ne provoque l'indignation générale... La Rome antique entre dans une nouvelle phase : le temps de l'Empire romain est venu.
Bibliographie de la Rome antique
- Histoire de la Rome antique, de Lucien Jerphagnon. Pluriel, 2010.
- La république romaine, De la deuxième guerre punique à la bataille d'Actium, 218-31 av. J.-C., de Jean-Michel David. Seuil, 2000.
- Rome, naissance d'un empire: De Romulus à Pompée, 753-70 av. J.-C., de Catherine Virlouvet. Belin, 2021