Un accessoire de mode aux multiples usages
Réservé aux petits appartements et aux boudoirs, il était indispensable pour se protéger le visage du foyer, surtout celui des dames. Suspendu près de l'âtre à portée de mains, il était utilisé quotidiennement en hiver. Il pouvait aussi servir à alimenter la conversation ou commenter l'actualité en lisant les textes inscrits sur l'une des faces.
Le manche en bois ou en ivoire était souvent sculpté et gainé de soie.
La feuille de carton était décorée avec des illustrations de Watteau ou François Boucher. Les deux côtés portaient sur des faits d'histoire, de société, de théâtre ou encore des fables. Sur une face, le dessin était gravé ou peint à la gouache, agrémenté de fleurs et de guirlandes, représentant des châteaux ou des personnes royales, des scènes de théâtre, des cartes de géographie. Au XVIII è siècle, la bonne société était intéressée par les récits des grands voyageurs et de leurs découvertes du monde.
Sur l'autre face, c'était l'explication du dessin. On trouvait souvent l'histoire du roi, du royaume, des naissances royales, des résidences royales.
Un objet devenu rare
Ces objets sont pourtant rares et il n'existe que très peu d'exemplaires conservés. La valeur marchande n'est pas importante, car ils étaient fabriqués en grande quantité et surtout ils avaient une utilisation intérieure, on ne les montrait pas. Dès qu'ils étaient un peu usés, ils étaient jetés au feu. Avec le temps, ils sont devenus des objets fragiles et poétiques, figurant parfois dans des collections et demeures privées.
D'après la Revue Château de Versailles.