Avant 1914 : le fauvisme
On considère le fauvisme comme la première révolution artistique du xxe siècle. Ce courant apparaît au début du XXe siècle. Il est représenté par un groupe de peintres groupés autour d’Henri Matisse : André Derain, Maurice de Vlaminck et Albert Marquet. Son caractère novateur repose principalement sur la volonté de délaisser la réalité visible au profit d’une évocation subjective des sujets par l’usage de la couleur pure.
Le cubisme, de Braque à Picasso
Comme les peintres fauves, les cubistes ne cherchent plus à représenter le réel avec un souci de vraisemblance. Ils l’interprètent par un dérèglement des formes que leurs émotions commandent. Les tableaux cubistes sont rigoureusement construits, souvent avec l’aide des mathématiques. Ils apparaissent donc comme le résultat d’une intellectualisation, contrairement au œuvres des peintres fauves qui résultent de l’impulsivité de leur auteur. Les formes sont décomposées et divisées en formes géométriques anguleuses, en cubes. La gamme de couleurs est réduite à quelques tons relativement ternes (bleu, gris, marron ou beige). Les genres pratiqués se limitent aux portraits et aux natures
mortes.
Cette volonté est inspirée de découvertes scientifiques, comme celle de l’atome. Picasso et Braque réalisent les premiers collages cubistes en 1912. Ils lancent également une nouvelle phase, le cubisme synthétique (1912-1925). Plans, formes et couleurs sont synthétisés, ce qui unifie l’espace. Des thèmes plus conceptuels inspirent les constructions. Picasso et Braque se lancent dans une peinture plus instinctive. Ils influencent Juan Gris, un peintre espagnol de l’école de Paris.
La naissance de l'abstraction
Les peintres du début du XXe siècle ouvrent la voie à l’abstraction en se détachant de plus en plus d’une représentation réaliste du monde réel. Si les cubistes conceptualisent de plus en plus le réel, les peintres abstraits s’en détachent totalement et proposent des œuvres aux antipodes de l’art figuratif. La première aquarelle abstraite est une œuvre du Français Francis Picabia, Caoutchouc (1909). Un autre peintre d’origine russe évolue dans la même direction, Wassily Kandinsky. La peinture devient un pur exercice plastique.
Dès 1911, Robert et Sonia Delaunay expriment leurs sentiment et leur pensée par le biais de couleur vives qui forment souvent des disques ou parties de disques entrelacés. Sonia Delaunay illustre notamment La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France de Blaise Cendrars vers 1913. Enfin, deux peintres étrangers installés à Paris participent à cette évolution picturale : le Tchèque Frantisek-Kupka, notamment avec ses Plans verticaux (1912-1913), et le Hollandais: Piet Mondrian. Entre 1931 et 1936, l’association d’artistes Abstraction-Création se consacre à la défense et à la promotion de l’art abstrait, non figuratif.
Pour aller plus loin
- Le cubisme, une révolution esthétique : Sa naissance et son rayonnement, de Serge Fauchereau. Flammarion, 2012
- Le cubisme : 1907-1917. Editions Beaux-Arts, 2018.
- Histoire de la peinture abstraite, de Jean-Luc Daval. Hazn, 1998.