Jean Baptiste Poquelin, une passion précoce pour le théâtre
Né en 1622, Jean Baptiste Poquelin n’est certes pas un enfant de la balle. Son père Jean est en effet un riche marchand qui a accédé à la fonction prestigieuse de Tapissier du Roi. Ainsi le jeune homme reçoit une éducation des plus soignées au sein du réputé Collège de Clermont (l’actuel Louis le Grand) tenu par des Jésuites. Bien qu’étant un élève assidu et doué, il n’en est pas moins passionné par le théâtre que lui a fait découvrir son grand-père.
Les débuts artistiques difficiles de Molière
Les débuts artistiques de Jean-Baptiste Poquelin seront difficiles. Prenant le nom de scène : Molière, il se produit en province puis à Paris, mais ses ennuis financiers lui valent d’être emprisonné en 1645. Libéré il va par la suite mener une vie d’errances, soumise au bon vouloir des Grands, comme le prince de Conti. Associé aux Béjart, une fratrie de comédiens, il sillonne le royaume pendant plus de dix ans. Entre 1653 et 1655, la troupe créé à Lyon sa première comédie, l’Etourdi ou les contretemps, d'inspiration italienne.
La notoriété acquise en province lui permet de faire son retour à Paris avec le soutien de Monsieur, frère du roi. Abandonnant progressivement ses prétentions de tragédien, Molière finit par s’illustrer dans le registre comique. Après la représentation au louvre devant le roi et la reine du Docteur amoureux (1658), Molière jouera le Dépit amoureux (1659) dans la salle de théâtre du Petit-Bourbon.
Le tournant comique et le succès de Molière
En 1658 c’est son talent comique qui lui vaut l’attention du roi Louis XIV que les tragédies de Corneille fatigue. Bien vite la troupe de Molière, devenue la troupe du roi, connaît un succès sans précédent. C’est l’époque des plus grandes réussites pour le dramaturge et comédien, qui aura même l’insigne honneur de faire jouer Louis XIV en personne dans l’une de ses pièces.
Molière ne se décourage pas pour autant et continue à produire des oeuvres satiriques comme le Misanthrope et le Médecin malgré lui (1666), l’Avare (1668), puis le Bourgeois gentilhomme (1670) et les Fourberies de Scapin (1670). Il triomphe avec les Femmes savantes (1672).
Un malade pas si imaginaire...
Le 17 février 1673 quelques heures après avoir entamé la quatrième représentation du Malade Imaginaire, Molière est emporté chez lui par une ultime congestion pulmonaire. Celui qui aura légué au théâtre français certaines de ses plus belles œuvres sera inhumé de nuit, dans la quasi clandestinité, en raison de sa profession de comédien, immorale pour l’Eglise. Sa troupe rejoindra la Comédie Française fondée par l’ordonnance royale de 1680 et couramment nommée la Maison de Molière...
Bibliographie
- Molière, biographie de Georges Forestier. Gallimard, 2018.
- En lisant Molière: L’homme et son temps – l’écrivain et son œuvre, d' Emile Faguet. Le Mono, 2019.
- Molière de Roger Duchêne, biographie. Fayard, 2006.