1793 : la France révolutionnaire dans la tourmente
1793 : la France révolutionnaire est déchirée entre les modérés girondins et les extrémistes montagnards. Le pays affronte une crise économique, aggravée par les troubles intérieurs qui ont suivi la mort de Louis XVI, guillotiné le 20 janvier, et les échecs militaires contre les monarchies voisines et hostiles. C’est dans ces conditions de grande fébrilité nationale que les montagnards finissent par écarter par la force les girondins, sous la conduite de Danton, Robespierre et Marat.
Charlotte Corday et l'assassinat de Marat
En juin 1793, Marie-Anne Charlotte Corday d'Armont rencontre plusieurs Girondins réfugiés en Normandie après leur proscription et se lie d’amitié avec eux. Née le 27 juillet 1768, issue d’une famille d’aristocrates normand, et surtout arrière petite nièce de Pierre Corneille, Charlotte Corday est depuis son enfance très influencée par la littérature tragique et les héros antiques, comme par l’idéal romantique de l’honneur et du devoir. C’est une femme d’esprit, une républicaine convaincue et une idéaliste, que la folie sanguinaire des Marat et consorts répugne profondément. Constatant l’inaction de ses amis girondins, elle se décidé subitement à passer à l’action.
Le procès de Charlotte Corday et le début de la Terreur
Immédiatement appréhendée, elle ne cherche pas à échapper à son destin. devant le tribunal révolutionnaire, elle affronte ses juges avec beaucoup de courage et de dignité, acceptant d’avance sa condamnation à mort. « On ne meurt qu’une fois. » dira t-elle. A la barre elle fustige les bourreaux qui assassinent la liberté, dont le tristement célèbre Fouquier-Tinville qui lui fait face. Elle est condamnée le 17 juillet 1793 et conduite à la guillotine, affrontant la vindicte populaire qui célèbre son martyr révolutionnaire. Elle monte sans faiblir sur l’échafaud, citant son illustre aieul « Mourir pour le pays n’est pas un triste sort, c’est s’immortaliser par une belle mort. »
Son geste n’aura pas le résultat escompté. L’assassinat de Marat provoque une vague de violence et de répression qui prélude l’instauration de la Terreur. Telle une héroïne lyrique, c’est au nom des principes républicains que Charlotte Corday a assassiné Marat. Ce dernier à d’ailleurs dit un jour « C’est par la violence qu’ont doit établir la liberté. » Il a été entendu par une femme courageuse et peut-être un peu naïve qui estimait que la liberté valait bien son propre sacrifice.
Bibliographie non exhaustive
- Par Jean-Denis Bredin, "On ne meurt qu'une fois : Charlotte Corday". Fayard, 2006.
- Mémoires de Charlotte Corday : Ecrits dans les jours qui précédèrent son exécution de Catherine Decours. Plon, 2009.
Pour aller plus loin
- DVD : Charlotte Corday : L'assassinat de Marat. 2009.