Jean-Baptiste Lully, inventeur de l'opéra français

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Compositeur français d'origine italienne, Jean-Baptiste Lully (1632-1687) obtint la direction et l’exploitation exclusive de l’Académie royale de musique sous Louis XIV. Il exerça alors un véritable monopole sur la vie musicale, contribuant à l’essor et à la codification de l’opéra en France. Lully fut l'un des premiers à utiliser le quintette des cordes, base de l'orchestre moderne, réservant une grande place au ballet. A la manière des Florentins, il use largement du ''récitatif'' et ses œuvres sont empreintes d'une certaine grandeur, à l'image de l'atmosphère solennelle du siècle du roi soleil. Sa vie inspira le cinéaste Gérard Corbiau pour la création d'un film célèbre : ''Le Roi danse''.

 

Jeunesse et carrière de Jean-Baptiste Lully

Jean-Baptiste Lully nait à Florence dans une modeste famille de meuniers le 29 novembre 1632 sous le nom de Giovanni Battista Lulli, mais l'on sait peu de choses sur sa première jeunesse. Très rapidement, il est remarqué par le chevalier Roger de Lorraine. Arrivé en France en 1646 , il est introduit comme garçon de chambre auprès de la duchesse de Montpensier qui désirait parfaire ses connaissances de la langue Italienne.

Doué d'incontestables dons musicaux, il étudie le violon, la guitare, le clavecin, la composition, et se révèle être un excellent danseur ( baladin selon l'expression de l'époque). Dès 1652 il appartient à la grande ''bande des violons du Roy''qui regroupait sous Louis XIV vingt-quatre instrumentistes. En 1653, il danse avec le roi dans « le ballet de la nuit ». Très vite il obtient la direction d'un nouveau groupe : la ''bande des petits violons'' au nombre de seize (ce que le roi appelait familièrement « la petite bande »).

Naturalisé Français en 1661, Lully est nommé surintendant de la musique de la chambre du Roy et épouse Madeleine Lambert, fille du musicien Michel Lambert (celui-ci s'exile en Angleterre pour y apporter l'art musical dramatique Français). Le couple aura six enfants dont trois seront à leur tour musiciens. Malgré cette descendance prolifique, Lully était connu et critiqué pour ses goût libertins notamment pour son homosexualité qui le discrédita à la suite d'un scandale en 1685 auprès de Louis XIV celui-ci ayant en horreur ce que l'on nommait alors ''les mœurs Italiennes''.

Les collaborateurs de Lully

De 1664 à 1671, Lully s'associera avec le dramaturge Molière, créant avec lui le genre de ''la comédie-ballet'' tout en continuant ses ballets de cour. Les créations avec Molière regroupent une combinaison de comédies, de ballets et de chants : « L'amour médecin » en 1665, la « pastorale comique » en 1667, « Georges Dandin » en 1668, « monsieur de Pourceaugnac » en 1669, « le bourgeois gentilhomme et sa turquerie ». Mais en 1671 survint un différent à la suite duquel les deux artistes devinrent des ennemis.

Lully achète à Perrin en 1672 le ''privilège de l'académie Royale de musique''. Grand favori de Louis XIV qui lui offre la salle du palais Royal, il exerce alors un pouvoir presque dictatorial. Il collabore ensuite avec le librettiste Philippe Quinault, puis Thomas Corneille, Campistron et Fontenelle.. En 1681 Louis XIV lui accorde des titres de noblesse et le nomme ''conseiller secrétaire du Roy', 'le comblant de gloire et d'honneurs.

Le musicien et son personnage

Musicien intelligent, adulé par la cour, d'un caractère intriguant et emporté, Lully ne se montrera pas toujours très scrupuleux. Cependant il fit preuve d'une activité débordante, de fermeté, d'une grande volonté et de remarquables qualités d'ordres dans l'administration de l'opéra. Il fut novateur dans le domaine du rythme et de la discipline dans son orchestre faisant lui-même travailler chanteurs et danseurs, réglant minutieusement le moindre détail. Son influence se poursuivit en France où il fut joué jusqu'à la révolution de 1789, inspirant d'autres musiciens (François Couperin, Marin Marais, Jean-Philippe Rameau, Michel Delalande).

Au cours d'une répétition d' un « Te Deum » écrit par lui en l'honneur de la guérison du roi, Lully, emporté par son tempérament explosif se blessa gravement le pied avec le lourd bâton de direction qui lui servait à battre la mesure et, la blessure s'infectant, mourut peu de temps après de la gangrène, le 22 mars 1687.

Le mérite de Lully est d'avoir su adapter un style musical aux exigences de son époque. Il donne une grande place au récitatif proche du langage parlé, ayant étudié à la comédie Française la déclamation des acteurs notamment de la grande interprète de Racine (la Champmeslée). Il accorde une grande place à l'orchestre, usant avec brio des flûtes, des cymbales et des trompettes. Il aime diviser son orchestre en groupes qui dialoguent entre eux ou avec les voix. De nombreuses pages de Lully nous pénètrent encore de leur grâce majestueuse.

Plus intellectuel que sensible, Lully apporte à l'opéra toutes les qualités du classicisme (équilibre majesté grandeur), mais aussi tous ses inconvénients (lenteur de l 'action, certaines monotonies) Cependant il sut réaliser un ensemble parfait de cohésion et d'équilibre, aussi peut-on dire que l'opéra de Lully fut l'œuvre du ''grand siècle'' dominé par le roi, que l'on peut sans nul doute comparer à la belle ordonnance architecturale de Versailles ou à la colonnade du Louvre.

Principales œuvres de Jean-Baptiste Lully

Ballets de cour

- Le ballet des saisons (1661), le ballet des arts (1662) le ballet des muses (1666) ou le ballet de Flore (1669) le ballet des nations etc...

Comédies-ballets

- En collaboration avec Molière: « les fâcheux », « le mariage forcé », « l'amour médecin », « les amants magnifiques » et le célèbre « bourgeois gentilhomme »...

Tragédies lyriques

- Les plus connues sont : Gadmus et hermione (1673) Alceste (1674), Thésée (1675) Atys (1677), Phatéon 1683) Amadis (((1684), Armide (1686)

Œuvres diverses

- Musique instrumentale (danses en trio) musique religieuse (motets pour la chapelle du Roy)

Bibliographie

- Jean-Baptiste Lully, de Vincent Borel. Actes sud, 2008.

- Jean-Baptiste Lully, de Jérôme de La Gorce. Fayard, 2002.

Pour aller plus loin

- L'Orchestre du Roi Soleil - Symphonies, ouvertures & airs à jouer de Jean-Baptiste Lully. CD musical.

- Lully - Les Divertissements de Versailles / Les Arts Florissants, Christie. Cd musical.

 

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