Les origines de la guillotine
De nombreux modes d’exécution existent avant la Révolution. L’application de la peine capitale varie selon le crime et les conditions de sa réalisation. Les bourreaux ont ainsi recours à la décapitation à l'épée lorsqu’il s’agit de nobles; à la potence, au bûcher ou à la roue pour les roturiers; à l'écartèlement pour les régicides.
Pendant la Révolution, on imagine une décapitation mécanique dès les mois d’octobre et de décembre 1789. Dans deux discours du docteur Joseph-lgnace Guillotin prononcés à l’Assemblée constituante, l’idée de l’utilisation d’une guillotine est proposée, notamment en raison de l’instantanéité de la punition. Il considère cette méthode plus « humaine » que la pendaison ou la décapitation à la hache, lesquelles peuvent être longues.
L'invention du docteur Guillotin
D’après le docteur Guillotin, le condamné doit ressentir « tout au plus, l’impression d’un souffle frais dans la nuque ».
Le « rasoir national » à l’œuvre
La guillotine connaît plusieurs surnoms durant la Révolution. On l’appelle « Louisette », « Louison », « grand rasoir national » ou encore « la Veuve ». Elle commence son œuvre le 25 avril 1792 avec l’exécution de Nicolas Jacques Pelletier. Elle fonctionne énormément pendant la phase révolutionnaire (Louis XVI, Marie-Antoinette, Robespierre ou Danton y seront condamnés). Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les aristocrates et politiques ne représentent qu'un faible pourcentage de ceux qui passèrent entre les mains du bourreau Charles-Henri Sanson : ce sont les les ouvriers et les paysans qui ont payé le plus lourd tribut à la Sainte Guillotine (60 % des plus de 16.000 condamnés).
La guillotine restera en fonction jusqu’en 1977.
Pour aller plus loin
- Le couperet de l'éternité: Histoire de la guillotine, de Sylvain Larue. Bonneton, 2021.
- La Guillotine et l'imaginaire de la Terreur, de Daniel Arasse. Champs Histoire, 2010.