Honoré de Balzac - Biographie courte

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Honoré de Balzac (1799-1850) est l'un des plus grands romanciers français du XIXe siècle et l'auteur de la Comédie humaine, une vaste étude de moeurs. Homme d'excès, homme à femmes, orgueilleux et certain de son talent, Balzac peint entre romantisme et réalisme la société bouleversée de son temps, marquée par la Restauration et la Monarchie de Juillet. En 1833, modeste, il s'écrie : « je suis tout bonnement en train de devenir un génie. » Il vient en fait d'imaginer son œuvre colossale, dont le principe est le retour des personnages d'un roman à l'autre. Ses difficultés financières permanente seront à l'origine de son extraordinnaire créativité littéraire, avec plus de 120 romans à son actif. 

 

Honoré de Balzac, jeune écrivain

Né le 20 mai 1799 à Tours, Balzac fait sa scolarité comme pensionnaire chez les Oratoriens. C'est à 20 ans qu'il décide d'acquérir gloire et fortune par sa plume ! Ecrivain prolixe, mais persuadé de la piètre qualité de ses romans, il enchaine les publications sous des pseudonymes jusqu'en 1829 où il signe enfin un roman de son nom : Les Chouans. Honoré de Balzac désavoue par la suite toutes ces œuvres de jeunesse. Durant cette période difficile, Balzac peut compter sur le soutien de Mme de Berny, de vingt ans sont ainée, dont il devient l'amant en 1822.

Pour faire face financièrement, le jeune romancier, qui a pris le pseudonyme d' Horace de Saint Aubin, se lance dans l'édition, mais c'est un échec et il accumule les dettes... Sa faillite le pousse à reprendre l'écriture et en 1829 il connait un certain succès avec la Physiologie du mariage et Les Chouans.

Le prolixe romancier mondain

Balzac fréquente les salons, notamment celui de la duchesse d'Abbrantes avec qui il entretient une relation et dont il est le conseiller et le correcteur littéraire. L' écrivain français est devenu un homme du monde, il écrit dans différentes revues, côtoie la bonne société parisienne et s'autorise même à ajouter une particule à son nom en 1831 son roman L'Auberge rouge « de Balzac ». Pour gagner de l'argent, il se lance à plusieurs reprises dans le théâtre, un genre qui l'intéresse peu, mais ses pièces sont de relatifs échecs qui ne parviennent pas réellement à résoudre ses problèmes financiers. Finalement, ce sont ses nombreuses liaisons féminines qui lui permettent d'obtenir quelques subsides et d'échapper à ses créanciers.

Parmi toutes ces admiratrices qui s'ouvrent à lui, une sera réellement l'amour de sa vie : la comtesse Hanska, Polonaise mariée à un prince russe résidant en Ukraine. Il entretient avec elle une correspondance épistolaire (réunie dans Lettres à l'étrangère) et la rencontre épisodiquement en Suisse, en Saxe et en Russie. Il ne l'épousera finalement que très tardivement, neuf ans après son veuvage, en 1850.

En 1832 la carrière politique le tente, il se présente alors, sous l'influence de la duchesse de Castries, comme monarchiste et catholique dans le journal légitimiste Le Rénovateur. Ce positionnement politique offusquera les grands écrivains contemporains comme Hugo, Flaubert ou Zola. Toutefois, le monarchisme de Balzac fut parfois vu non comme un conservatisme, mais bien comme un acte révolté marquant un refus de la société bourgeoise, de sa vision du monde, de son capitalisme conquérant et des nouvelles ambitions carriéristes qu'elle induit.

Balzac milite également pour le respect des écrivains, en 1838 il fonde avec Victor Hugo, Alexandre Dumas, Frédéric Soulié et George Sand la Société des gens de Lettres pour défendre le droit moral, les intérêts patrimoniaux et juridiques des auteurs.

La Comédie humaine

Balzac organise ses œuvres au sein de La Comédie humaine, caractérisée par le retour des personnages (certains personnages se retrouvent d'un roman à l'autre, dans un rôle premier ou secondaire, de la même façon que des personnes connues peuvent refaire surface dans la vie courante) qui inspira par la suite Zola et Giono. La pensée de Balzac est réellement systémique, portant à travers ses fictions toute la complexité sociale du monde issu de la Restauration et de la Monarchie de Juillet (au final, la Comédie humaine regroupe deux mille cinq cents personnages !). Non sans orgueil, Balzac écrit à Mme Hanska sur l'originalité de son projet :

« Quatre hommes auront eu une vie immense : Napoléon, Cuvier, O'Connel, et je veux être le quatrième. Le premier a vécu la vie de l'Europe, il s'est inoculé des armées ! Le second a épousé le globe ! Le troisième s'est incarné dans un peuple ! Moi, j'aurai porté une société toute entière dans ma tête ! »

Dès lors, les publications se succèdent : Le lys dans la vallée (1835-6), Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau (1837), La Maison Nucingen (1838), Le Curé de village (1839), Béatrix (1839) Ursule Mirouët (1841), Illusions perdues (1837-1841)... Au total, la Comédie humaine se compose de cent trente-trois œuvres dont quatre-vingt-quinze romans ! Le tout classé en trois grands ensembles : Études de mœurs, Études philosophiques, Études analytiques. En 1840, il collabore à la revue Parisienne, qui fait les grandes heures du roman feuilleton.

Balzac est généralement considéré comme l'inventeur du roman moderne, il couvre tous les genres du fantastique au philosophique en passant par l'historique. Non seulement il varie les genres, mais il varie également les formes en passant par le conte, la nouvelle, l'essai, l'étude... Bien que partisan d'une société de classe, Balzac fait de ses personnages des révoltés, des êtres d'excès, des hors-la-loi qui passent outre la hiérarchie sociale ! Il écrit d'ailleurs à George Sand :

« J'aime les êtres exceptionnels, j'en suis un. »

Son œuvre est aussi, parfois, classée dans le mouvement réaliste du fait des nombreuses descriptions et du rôle important de la physiognomonie (l'intériorité de l'individu étant perceptible à son apparence extérieure).

Honoré de Balzac tué à la tâche

Balzac s'installe à Paris avec la comtesse Hanska. Mais sa santé se détériore rapidement et Balzac est emporté le 18 août 1850 par un œdème généralisé, une péritonite et une gangrène. Il semble que l'une des causes soit son activité débordante et sa consommation excessive de café concassé « à la turque » qui doit stimuler son imagination :

« Si on le prend à jeun, ce café enflamme les parois de l'estomac, le tord, le malmène. Dès lors, tout s'agite : les idées s'ébranlent comme les bataillons de la Grande Armée sur le terrain d'une bataille, et la bataille a lieu. Les souvenirs arrivent au pas de charge, enseignes déployées ; la cavalerie légère des comparaisons se développe par un magnifique galop ; l'artillerie de la logique accourt avec son train et ses gargousses ; les traits d'esprit arrivent en tirailleurs. »

La légende veut qu'agonisant il ait fait appeler Horace Bianchon, grand médecin fictif de La Comédie humaine. Il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise où Victor Hugo prononça son oraison funèbre.

Quelques oeuvres de Balzac

- La Peau de chagrin (1831)

Eugénie grandet (1833)

- Le colonel chabert (1835)

- Le père Goriot (1835)

Bibliographie

- Balzac: la biographie du célèbre écrivain par Stefan Zweig. Culturea, 2023.

- Balzac, le forçat des lettres, de Bernard Gengembre. Perrin, 2013.

- Balzac, biographie, de François Taillandier. Folio, 2005.

 

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