a la soupeAu cœur des tranchées, les cuistots de 1914 furent beaucoup plus que des intendants ordinaires, mais des soldats passionnés contre la faim et la déprime. Manger chaud, manger bien, c'est déjà un peu gagner la guerre. Des ''beignets de campagne'' à la ''soupe vigneronne'', cet ouvrage vous permettra d'avoir un aperçu des recettes simples et fortifiantes des poilus de la grande Guerre.   Le guerre de 14-18 ce sont 8 500 000 Français mobilisés sur une période de plus de 1 500 jours ! 

 

L'approvisionnement pour la troupe en mouvement

A raison de trois repas par jour cela donne une idée des tâches qu'eurent à accomplir les services d'intendance et de réquisition. Les hommes des champs mobilisés ne peuvent plus assurer leur travail, les femmes et les enfants tentent tant bien que mal de les remplacer. Le rendement des cultures étant diminué, les autorités sont conduites à mettre en place des tickets de rationnement des civils pour permettre de nourrir le nombre grandissant de soldats, ceci jusqu'en 1921.

L'alimentation des hommes est assurée :
-par l'intendance
-localement auprès des coopératives ou de fournisseurs divers
-chez l'habitant ; le prix du repas étant fixé par le commandement.

Que mangeaient les soldats pendant la guerre 14-18 ?

Les ingrédients

Ils sont basiques et peu variés, c'est leur combinaison et le mode de cuisson qui apportent la variété.
Ce sont :
- La viande de bœuf et les os pour les soupes
- Le lard et le saindoux
- Les légumes secs, le riz et la farine de blé
- Les pâtes alimentaires
- Les légumes : carottes, pommes de terre, oignons, choux
- Vin, sucre et sel

Trois repas par jour

- Matin : café, pain et soupe cuite la veille.
- Repas de midi pris à la grand'halte.
- Repas du soir le plus substantiel et abondant

soldat14 dejeunerLes vivres du jour sont destinées à être consommées le jour même, transportées par la cuisine roulante.
Les vivres en réserve sont portées sur les véhicules de l'intendance de combat.
Les vivres de route sont les rations consommées à l'arrivée à destination.

Le manuel de ''manœuvres en campagne'' prévoit que les cuisiniers soient désignés parmi les soldats robustes et propres qui ont passé autant que possible, quelques temps dans les cuisines de garnison en qualité d'aides-cuisiniers.

Nettoyage des batteries de cuisine

Les faitouts, casseroles, poêles, gamelles, tasses, verres, brocs et bidons de fer blanc sont nettoyés à l'eau chaude avec de préférence des cendres de bois, au moyen de papiers, chiffons, herbes, feuilles, bouchons de paille...tandis que les abords de la cuisine sont débarrassés des épluchures et autres ordures.

Les recettes

Légumes :
Haricots blancs au lard
Riz à la chinoise
Pommes de terre au lard
Pommes de terre rissolées
Pommes au lard ou rata rapide
Pommes de terre à la paysanne

Viandes :
Pilaf de bœuf
Ragoût de bœuf
Bœuf à la Crécy
Carbonnade de bœuf
Bœuf de conserve aux haricots

cuisine campagne
Soupes et potages :
Soupe paysanne aux légumes
Soupe aux pommes de terre
Potage cultivateur
Soupe grasse
Soupe riz pain et sel
Potage Vauban
Soupe vigneronne froide
Soupe à la farine , à l'oignon, aux pâtes
Potée aux choux

Desserts :
Roussettes ou beignets
Crêpes à la Lorraine
Quenelles de farine

Pain sans levain

Découverte par l'auteur (lors d'une brocante), une malle remplie d'ustensiles de cuisine militaire rouillés se révélait avoir appartenu au grand-père du vendeur, ainsi qu'un carnet patiné contenant ces précieuses recettes réalisées par les cuisiniers de la grande guerre de 14-18 ! Réparés et nettoyés ces ustensiles permirent de refaire la cuisine selon les procédés de l'époque.

A la soupe ! Le repas du poilu, d'Anne-Elisabeth Groult et Jérome Delile. Editions Heimdal

.