catherine de medicis medaillonCatherine de Médicis (1519-1589) a été reine de France pendant le règne de son époux le roi Henri II, puis a assuré la régence pour ses trois fils entre 1559 et 1589. Pendant la vie de son mari, elle fut complètement éclipsée par la favorite, Diane de Poitiers, mais, après la mort de son époux (1559) et celle de son fils aîné, François II (1560), elle devint à plusieurs reprises régente du royaume. Gouvernant sans scrupules, par la dissimulation et la ruse, mais avec un souci réel de l’intérêt de l’État et de la monarchie, elle chercha à raffermir le trône au profit de ses fils. Durant les guerres de Religion, elle se trouve rejetée malgré elle dans le camp des catholiques. Débordée par la violence des haines religieuses, sa régence est restée associée à la nuit de la Saint-Barthélemy.

 

Catherine de Médicis, épouse d'Henri II

Catherine de Médicis est née à Florence le 15 avril 1519. Fille de Laurent II de Médicis et de Madeleine de La Tour d’Auvergne, orpheline dès sa naissance, elle est élevée auprès du pape Clément VII, son cousin. En décembre 1533, à 14 ans, elle épouse le second fils de François Ier, Henri, duc d’Orléans. Elle apporte en dot l’appui du pape qui a tenu à venir célébrer lui-même la cérémonie.

catherine de medicis portraitAprès l’accession au trône de son mari, Henri II, qui fait d’elle la reine de France, elle continue à afficher une humilité parfaitement consciente qui fera sa force. Elle supporte la longue faveur de Diane de Poitiers mais, bien que stérile pendant dix ans, sait ne pas se faire répudier. Après avoir vainement consulté tous les médecins, en 1543, elle donne naissance à son premier enfant, le futur François II. Puis les maternités se succéderont, elle donnera dix enfants à Henri II. Jointes à sa gourmandise naturelle, elles finiront par lui donner un embonpoint resté fameux.

Avertie par ses astrologues, dont Nostradamus, Catherine de Médicis tente d’éviter le fatal tournoi qui coûte la vie à Henri II (1559). Après la mort du roi, elle ne porte plus que du noir et la simplicité de ses toilettes contrastera toujours avec le luxe chatoyant qu’affichent les dames de la Cour. Mais elle s’acharne pendant trente ans, dans un pays déchiré, à affermir l’autorité royale. Elle a des qualités politiques incontestables, une grande habileté et une rare finesse, mais aussi toute sa duplicité et une absence totale de scrupules.

Des régences en pleine guerres de Religion 

Durant le court règne de François II, Catherine de Médicis tente déjà un difficile arbitrage entre catholiques et protestants. Elle se rapproche d’abord de François de Guise, mais lorsqu’elle croit, après la tentative d’Amboise, le parti protestant près d’être écrasé, elle songe à le relever. La mort de François II en 1560 fait passer le pouvoir entre ses mains. Le nouveau roi, Charles IX, a à peine 10 ans.

Épouvantée par les excès des ultra-catholiques, elle pratique une politique de conciliation envers les protestants, avec le soutien du chancelier Michel de L’Hospital. et prépare le mariage du protestant Henri de Navarre (futur Henri IV) et de Marguerite de Valois.

La révolte des protestants qui suit le massacre de Wassy en 1562 la rejette du côté des catholiques mais, elle promulgue l’édit de tolérance d’Amboise. Malgré le mariage d’Henri de Bourbon (futur Henri IV) et de Marguerite de Valois, la puissance grandissante du parti huguenot l’inquiète. Pour se débarrasser de Coligny et des chefs protestants, elle laissa faire plutôt qu’elle n’inspira l’atroce massacre de la Saint-Barthélemy (nuit du 24 août 1572), ce qui pèsera éternellement sur sa mémoire.

gisant henriII caterine de medicisDeux ans plus tard, Charles IX, que le remords n’a pas quitté, meurt de tuberculose. Lui succède le duc d’Anjou, sous le nom d’Henri III. Curieusement, ce sera le plus aimé de ses fils qui gouvernera sans elle, son influence diminuant considérablement sous le règne d’Henri III.

Mort et postérité de Catherine de Médicis

Catherine de Médicis meurt au château de Blois le 5 janvier 1589. Elle sera inhumée dans la basilique de Saint Denis aux cotés d'Henri II, ou sa dépouille, ainsi que celle de son mari, sera profanée durant la révolution française.

Cette descendante du célèbre florentin Laurent de Médicis laissa une trace durable dans l’histoire de France, encourageant en France le goût du luxe, des arts, des mœurs d’Italie, dirigeant la construction du nouveau Louvre et faisant bâtir le palais des Tuileries et le château de Monceaux. Longtemps décriée par ses contemporains et ses biographes, la reine "noire" est réhabilitée par les travaux récents des historiens.

Bibliographie

Catherine de Médicis, biographie de Céline Borello. PUF, 2021.

Catherine de Médicis (1519-1589) - Politique et art dans la France de la Renaissance. Passage, 2022.

.